2/2 : Une azuréenne à Paris,

tourisme de luxe…

Un nouveau concept d’hôtels de luxe est né, dû à la ténacité d’un surprenant chef d’entreprise, Jean-Pierre Bansard, qui, en 2 ans, a créé 2 établissements 4 étoiles qui ne ressemblent à aucun autre.

Rentré de son Algérie natale il y a 45 ans, il a retroussé ses manches, travaillé d’abord dans les transports, puis dans la construction d’entrepôts jusqu’à se tourner récemment vers la réhabilitation d’immeubles que rien ne destinait à l’hôtellerie, secondé dans sa démarche par ses 4 enfants. Il s’agit bien là d’une entreprise familiale, et cela se ressent.

Le 1er « bébé » est Le Placide, un petit joyau situé à Saint-Germain des Prés, en face du Bon Marché et de la Grande Epicerie de Paris, rue Saint Placide. C’était une petite maison familiale de 5 étages, transformée en hôtel de charme, dont la façade ressemble à une boutique, avec vitrines, un lounge intime, entièrement pensé et réalisé par Bruno Borrione, ancien collaborateur de Philippe Stark, où le velours bison des sièges, les rayures multicolores des coussins, les tableaux et panneaux de palissandre réchauffent le dallage en pierre et béton. Derrière, une adorable petite cour ornée de plantes attend les beaux jours.

- Marie Garabedian -

L’ambiance, très années 60 de Saint-Germain des Prés, se retrouve dans les 11 chambres et suites (300 € la nuit) où la décoration est aussi raffinée et la lumière entre à flots. Pour diriger cet hôtel qui ne ressemble à aucun autre, Jean-Pierre Bansard se devait de trouver quelqu’un d’aussi atypique. Elle s’appelle Marie Garabedian, précédemment chef d’entreprise, puis antiquaire à quelques pas de l’hôtel.

Amoureuse de ce quartier très touristique, culturel et religieux, Marie gère l’hôtel depuis son ouverture en juin 2007. Elle est repartie dans cette nouvelle expérience professionnelle avec la fougue d’une jeune femme de 20 ans, enrichie de son vécu, et çà marche. À l’affût de toutes les nouvelles technologies, elle n’a de cesse de se perfectionner, d’améliorer le quotidien de son hôtel : tous les produits du petit déjeuner viennent de La Grande Épicerie. Elle crée des événements pour faire vivre son établissement, pour une clientèle qui n’est pas celle des palaces, mais bien des gens qui souhaitent un service 4 étoiles mais personnalisé, parce qu’on est reçu par la maîtresse de maison elle-même !

  • Le Saint Placide – 6 rue Saint-Placide – 75006 – Paris – Tel : 01.42.84.34.60

Et puis il y a ce tout nouveau fleuron du groupe, situé avenue Marceau : Le Crowne Plaza Paris Champs-Élysées. Là aussi, c’était un défi à relever : créer un hôtel 4 étoiles luxe à partir d’un hôtel particulier haussmannien, mitoyen avec les anciennes écuries de l’hôtel de Breteuil qui datent du XVIIIème siècle avec, au fond de la cour, un immeuble des années 60.

Et le charme agit, sitôt franchie la grande porte cochère, on se trouve au milieu d’une ravissante cour, au centre des 3 bâtisses, dont le 4ème côté est un mur de plantes. La décoration a aussi été confiée à Bruno Borrione, parce qu’ n’on ne change pas une équipe qui gagne ! Les 3 bâtiments communiquent, les chambres et suites y sont harmonieusement réparties, toutes personnalisées, avec un design à la fois branché et chaleureux : bois de palissandre, cuir, plafond tendus de vinyle décoré d’une fresque vénitienne, avec les produits d’accueil Hermès pour les salles de bain, Ladurée pour les confiseries et Robert Laffont qui offre dans chaque chambre un best-seller.

 - Michel Vico -

Au 5ème, deux suites-terrasses mansardées peuvent être rassemblées pour privatiser l’étage. Pour diriger cet hôtel de charme de 56 chambres et suites (de 450 à 1600 € selon la catégorie), la famille Bansard a fait appel à un jeune professionnel issu du groupe Intercontinental auquel l’hôtel est affilié : Sébastien de la Croix.

Grâce à un beau parcours qui l’a amené du Martinez de Cannes à Paris, Sébastien intègre parfaitement la philosophie souhaitée par la famille : on reçoit les clients comme on recevrait des invités chez soi, en alliant professionnalisme et convivialité. En septembre prochain, l’ouverture d’une brasserie de luxe sera confiée à Michel Vico, ancien de chez Christian Constant. Déjà dans les murs, il peaufine l’installation des cuisines et met au point une carte qui saura être au diapason des prestations haut de gamme de l’hôtel.

  • Crowne Plaza paris Champs Elysées – 64 avenue Marceau – 75009 – Paris – Tel : 01.44.43.36.36

Pour compléter magnifiquement ce luxueux séjour, une adresse à ne surtout pas manquer : Laurent, au Rond Point des Champs-Élysées. Haut lieu de rencontre de toute la « gentry » parisienne, politique, finance, show-bizz… cette séduisante institution à colonnades et amples rideaux possède en plus la plus belle terrasse de Paris, cachée derrière des haies, abritée par des marronniers centenaires avec au milieu, une fontaine. Cinq salons privés permettent réunions et repas d’affaires en toute intimité (de 6 à 60 couverts).

Dans ce lieu chargé d’histoire, ancien pavillon de chasse de Louis XIV, reconverti en guinguette pour devenir ces dernières années un luxueux restaurant étoilé, un jeune chef cannois de 43 ans, Alain Pégouret y fait des merveilles. Aux fourneaux du restaurant depuis huit ans, en symbiose totale avec la salle et son omniprésent directeur Philippe Bourguignon, il applique ce qu’il a appris auprès de Christian Constant et Joël Robuchon, son mentor.

- Alain Pegouret -

Passionné de cuisine depuis son plus jeune âge (dès ses 12 ans, Philippe consacre son argent de poche à l’achat de livres de cuisine), il réalise une cuisine à la fois très technique, due à sa formation, très ensoleillée, très créative qui arrive à la fois à tenir compte d’une clientèle de gastronomes avertis et de ses inspirations culinaires.

Certains grands classiques, devenus des plats fétiches restent à la carte, tels le homard entier en salade, préparé à table (98 €) les petits pois comme une « guacamole »en vinaigrette à l’huile d’olive et galette croustillante (47 €), ou encore, en hommage au peintre cannois Louis Pastour, la palette de légumes rave qui varie selon les saisons.

Le printemps est arrivé, les morilles aussi. Elles sont farcies en écume de sauce poulette au Savagnin (80 €), à déguster accompagnées d’un verre de vin jaune du Jura, ou l’indétrônable araignée de mer dans ses sucs en gelée et crème de fenouil, servie dans un verre à pied (55 €).

Les poissons sont tous présentés de façon artistique, notamment son turbot en croûte de sel aux épices accompagnée d’une corne d’abondance farci de fèves, pois chiches, carottes à l’orientale, pignons, le tout servi avec une sauce tomate à la citronnelle, citron et soja (92 €), découpé en salle et à consommer sans modération.

La même originalité se retrouve dans les viandes, avec pour les amateurs, une noix de ris de veau rissolée, morilles et asperges vertes, … de la tradition dans toute sa splendeur (88 €). En plus des légumes, une assiette de pommes soufflées surprises, arachnéennes parachève ce grand moment de plaisir épicurien. Les desserts sont à la hauteur des plats. On se laisse aussi tenter par les exquis petits palmiers maison servis en mignardises.

Midi et soir, un menu de saison à 80 € reprend entrées et plats de la carte, avec voiture de fromages et desserts au choix. Un autre menu est proposé pour tous les convives de la table en 5 services à 160 €.

  • Laurent – 41 avenue Gabriel – 75008 – Paris – tel : 01.45.62.45.21


Brigitte Brunot – photos Patrick Flet

- mention : www.pariscotedazur.fr – avril 2009 –magazine fondé en 1959 -
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