Alpes Maritimes : la délinquance, des chiffres, des faits

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et l’impression d’être ou pas en sécurité…

Les chiffres de la délinquance qui ont été publiés sont plutôt encourageants et qui ne s’en féliciterait pas… On peut comprendre que ceux qui les portent à notre attention, essentiellement à travers les médias, valorisent toutes les bonnes nouvelles sans mettre en avant les chiffres qui viendraient les contraster ou les ternir.

On a pu en avoir la démonstration l’autre semaine, à l’heure des bilans. Ainsi nous dit-on, la délinquance générale a diminué de 2 % tandis que la délinquance de proximité l’est, elle, de 6,3 %. Avec des précisions laissant apercevoir des embellies sur le moyen terme et une forte décroissance des cambriolages (-17 %) et des vols à la portière (-13,7 %). Il faut, malgré ces bons chiffres, ne pas occulter les mauvais. La forte hausse des coups et blessures (+ 14,9 %) et des vols à main armée (+ 3,13 %). Aussi la recrudescence des escroqueries en tout genre (+ 8,8 %), les violences scolaires étant en forte baisse (- 12 %).

Les diminutions constatées ne sont pas le fruit du hasard et les services administratifs jouent sur la combinaison prévention, investigation, répression et sur la mutualisation des services depuis le rapprochement entre la gendarmerie et la police.

Quant à l’impression que l’on vit en sécurité, très peu, un peu, beaucoup… c’est autre chose. Cela dépend évidemment de là où l’on vit, de son état (homme, femme, retraité, bijoutier…), du nombre de caméras vidéo qui surveillent nos allés et venus. Et puis, même si nous ne sommes pas directement victimes de la délinquance, il y a le regard des médias. Et alors là, il y a de quoi s’inquiéter, voire de trembler !

Notre pain quotidien de l’information locale déborde de faits divers, qu’ils soient de proximité ou qu’ils aient lieu en France ou à l’étranger. De quoi nous donner le tournis et nous conforter dans l’idée qu’autour de nous la violence est omniprésente, prête à frapper à notre porte. L’édition de vendredi dernier était particulièrement démoralisante avec déjà, en première page : « Un ado tué au couteau en plein centre de Nice ». Pas vraiment une bonne pub pour la candidature des JO d’hiver. Puis s’égrènent : « Cagnes-sur-Mer, interpellé chez lui avec 13 kg de haschich », « Le cambrioleur de Mandelieu avait sévi à Beaulieu », « Travaux sans permis pour le châtelain de Saint-Jeannet », « Tous les vols intérieurs d’Air France… », non, là c’est un autre sujet… Page 10, on titre sur « Délinquance de proximité : cambriolage en baisse », mais dans le corps de l’article on apprend que la brigade de gendarmerie de Cannes a enregistré une augmentation des faits de délinquance générale de 4 %, soit 6 113 délits ou encore plus de 16 délits par jour ou plus de trois délits chaque 2 heures… Alors, titre trompeur, destiné à rassurer ? Mais ce n’est point encore terminé. On notera encore « La course poursuite qui se termine dans la boue » mettant en scène deux Antibois adeptes du vol à l’arraché et du vol à la portière.

Comment ne pas être surpris qu’il existe un réel décalage entre la réalité et l’image que nous en avons !

Bien sûr, nous ne parlons même pas de la petite délinquance, noyée dans l’appellation pudique « actes d’incivilité ». À partir de quand un acte est-il qualifié d’incivil ? Bonne question… À partir de combien de crachats, d’insultes, de non respect du Code de l’urbanisme ou du Code de la route, passe-t-on à la qualification supérieure ? L’incivilité, un véritable phénomène de société et, comme chaque fois qu’on a affaire à un phénomène de société (mode des 4 X4… de ville, scooters des mers, chiens d’attaque…), il n’y a pas de remède miracle. Mais devant l’importance de la tâche, nos politiques préfèrent trop souvent celle de l’autruche plutôt que d’entreprendre de plus courageuses actions… éducatives ici, répressives là.