Mougins : le « Feu Follet » retrouve ses marques
et Didier Chouteau carte blanche…
- Didier Chouteau dans la salle à manger - salon du 1er étage -
À Mougins, ce joli petit établissement avait la réputation, depuis 1981, d’être l’un des meilleurs rapports qualité-prix de la région, quand Jean-Paul Battaglia en était chef-propriétaire. En 1996, il avait engagé comme second un jeune Breton, bourré de talent, Didier Chouteau.
Très vite, il est passé de second à chef, et Jean-Paul Battaglia a quitté les fourneaux, lui laissant carte blanche. Vendu en 2004 à Jean-Marie Bigard, le re-démarrage fut tout feu… tout flamme, tous azimuts et quelque peu erratique. Heureusement, bien qu’il ait changé une partie de son personnel, le célèbre fantaisiste avait eu la sagesse de garder le chef.
Depuis quelques mois, Didier Chouteau a repris les choses en main : nous revoilà dans cette belle maison où 3 des 4 petites salles à manger sont typiquement provençales « branchées » : tomettes au sol, meubles en fer forgé et rotin, murs talochés… La 4ème, à l’étage, ressemble à un petit salon cosy, pour se cocooner hors de chez soi, avec rideaux, parquet ciré… Les tables sont de nouveau nappées, le service redevenu aussi chaleureux que professionnel, grâce au maître d’hôtel-sommelier, le jeune Thomas Decourt.
Dans l’assiette aussi, le côté « aubergiste » de Didier Chouteau est présent. C’est une cuisine généreuse, haute en couleurs, qui s’appuie sur les produits de saison locaux, une cuisine d’instinct. Hors les grands classiques du restaurant comme les rognons de veau en fricassée à la moutarde, poêlée de champignons et pâtes artisanales (dans le menu à 39 €), le filet de bœuf Rossini, le carré d’agneau ou la tarte fine aux pommes, la plancha de grosses crevettes et supions au Saté sur un lit de fenouil confit et de nouilles japonaises (dans le menu à 39 €) ou les noix de Saint-Jacques (6 bien dodues) au Parmentier de céleri et pommes de terre au parmesan (dans le menu à 55 €) sont des entrées délicieuses copieuses comme de véritables plats. Le loup farci et braisé au jus de bouillabaisse (dans le menu à 55 €) est une création des plus savoureuses.
Bien que n’ayant que 40 ans, le chef respecte les traditions gastronomiques françaises qui veulent que le fromage soit toujours présent dans les repas, précédent les desserts de la jeune Cindy Schott, irrésistibles, surtout quand le maître d’hôtel vous raconte le mœlleux au chocolat, pistache éclatées et sa glace à la vanille, qu’on accompagne d’un verre de Banuyls : on salive et on se laisse tenter.
D’entrée de jeu, sur la carte, Didier Chouteau affiche son credo « Cuisiner suppose une tête légère, un esprit généreux et un cœur large » pour conclure en fin de carte qu’il « faut se hâter de succomber à la tentation avant qu’elle ne s’éloigne ».
En prévision des fêtes et jusqu’à la fermeture le 13 décembre, on peut lui commander son foie gras qu’il prépare pour la vente à empoter au prix de 10 € les 100 grammes. Autres typicités de l’endroit, dans le superbe sous-sol voûté, en pierres apparentes, on trouve en plus de l’atelier de pâtisserie et des chambres froides, une cave réfrigérée, vitrée de 20 m2 qui compte plus de 1000 flacons (très Provence) ainsi que, fait rarissime de nos jours, une laverie pour les nappes et les serviettes.
Un seul bémol à cet l’endroit idyllique sur la placette mouginoise : la décision de la Mairie de fermer l’accès aux voitures tout en bas du village. Résultat : les restaurants ont tous perdu une partie de leur clientèle, âgée, qui ne peut monter jusqu’à la Place, surtout quand il fait froid ou qu’il pleut !
Formule de midi (plat+dessert+1/4 de vin ou ½ bouteille d’eau) à 21 €, 3 plats pour 26 €, « Le Terroir Contemporain » en 3 plats à 39 € et le « Menu Plaisir en Pays Mouginois » en 4 plats à 55 €.
- Le Feu Follet – Place du Commandant Lamy – 06250 – Mougins – Tel : 04.93.90.15.78 - Fermé le dimanche soir et lundi toute la journée, du 14 décembre au 13 janvier -
Brigitte Brunot , photo Patrick Flet