Noël : ces jouets qui rendent malades.
L’Union européenne aura l’opportunité, le 16 décembre prochain, de limiter les dégâts…en légiférant.
Noël, ce devrait être l’occasion bien sûr de réfléchir à la venue du Christ, descendu sur terre pour racheter nos pêchés. Nous n’en sommes plus là et si l’on demande aux nouvelles générations ce à quoi Noël leur fait penser, ils feront plutôt référence à un Noël de cadeaux. Les cadeaux qu’on fait et, pour les plus petits, les cadeaux qu’ils reçoivent. Leur nombre est un sérieux indicateur, non pas seulement de l’amour qu’on porte aux autres - surtout aux siens d’ailleurs - mais un indicateur économique. Plus on en fait, plus on en reçoit et plus les tiroirs-caisses des entreprises se remplissent, annonciateurs de prospérité…
Cette année, crise financière oblige, ils devraient être moins pleins. Mais, ce n’est pas le souci de la WECF, Women in Europe for a Common Future. Ce réseau composé d’une centaine d’organisations de femmes de 40 pays d’Europe, d’Asie centrale et du Caucase, agit pour un environnement sain pour tous. Il dénonce à l’approche des fêtes de fin d’année, la présence de substances toxiques dans la composition des jouets et interpelle le Parlement européen qui aura à se prononcer, le 16 décembre prochain, sur la nouvelle Directive européenne « Jouets ». Ces femmes dénoncent le texte qui sera présenté par Günter Verheugen, Commissaire européen chargé des Entreprises et de l’Industrie et qui ne prévoit pas d’interdiction des substances dangereuses dans les jouets, pas plus que dans la précédente directive.
Pour les responsables de la WECF, les consommateurs sont pris en otages et la crise financière risque de les rendre encore plus vulnérables. Ils seront tentés d’acheter des jouets pas chers, souvent ceux qui se révèlent les plus dangereux. Les parents et grands-parents savent-ils que, parmi les jouets qu’ils vont acheter, beaucoup de poupées, ours en peluche, puzzles en bois et jouets en plastique contiennent des substances qui peuvent être dangereuses pour la santé ? D’autant plus nocives que les organismes des bébés et des enfants sont en plein développement, particulièrement sensibles à "des produits chimiques cancérigènes, mutagènes et/ou reprotoxiques comme à d’autres produits tels les perturbateurs endocriniens ou les substances chimiques persistantes, bioaccumulatives et toxiques"… N’en jetez plus la cour de… récréation est pleine !
Les responsables du réseau ont organisé ces jours-ci une manifestation sur la Marienplatz, à Munich, avec comme leitmotiv : « Stop aux mauvais joueurs ! Finissons-en avec les jouets empoisonnés ! ». Les personnes du public ont eu la possibilité de faire tester sur place leurs jouets pour savoir s’ils contenaient du formaldéhyde, des solvants ou d’autres substances à éviter. Le biologiste Wolfgang Döring a réalisé ces tests aux côtés des membres de WECF : Alexandra Caterbow, Responsable Plaidoyer, qui suit de très près la Directive Jouets, ainsi que Sonja Haider, Experte Produits Chimiques.