Le Cannois se « déchaîne » à nouveau

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et, tel un Phénix, il renaît de ses cendres…

Tandis qu’à Paris, sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, se profilent les Etats généraux d’une Presse à la recherche d’oxygène, à Cannes, le Canard cancane à nouveau. Michel Emeriaux, son fondateur, reprend, version améliorée, sa lettre électronique destinée à faire monter la mayonnaise et la moutarde aux nez, essentiellement de ceux qui composent la majorité municipale.

Comme précédemment, Le Cannois Déchaîné se place dans la catégorie « satirique » comme son mentor parisien, l’historique Canard enchaîné. Un genre qui se respecte, une tradition française, saluée par beaucoup comme étant d’utilité publique. Sans le Canard combien de scandales auraient été étouffés ? Disons beaucoup, sachant qu’on ne verra jamais que la partie émergée…

« Le Cannois Déchaîné » reste bien sûr très concentré sur la cité du cinéma et deuxième ville des Congrès de France. Une ville atypique qui attire les convoitises et les regards et dont, durant le Festival du film, 4000 journalistes rappellent au monde entier son existence.

C’est durant le premier mandat à la mairie de Bernard Brochand que Michel Emeriau eut l’idée de cette lettre électronique qui semble avoir trouvé un public qui parfois rit jaune… À l’approche des élections à la députation et à la mairie, il n’avait pas caché sa défiance pour l’équipe en place et mis sur orbite le candidat Jean Martinez – à l’époque – l’homme lige de Michel Mouillot, l’ancien maire de la ville qui avait quelques comptes à régler. Michel Emerieau en avait été le chantre dévoué, le soutien quasi inconditionnel. En fait, c’est lui qui avait vraiment fait la campagne à la place de Jean Martinez, pris tous les risques, mâché la besogne au candidat, un candidat sans véritable implantation, sans crédibilité particulière, sans grande connaissance des problèmes locaux… et qui, sans cette dynamique créée, eut fait un tout petit score. Tout ce travail pour…

Ceux qui ont suivi directement ou à travers les médias, la suite des événements, connaissent la suite. Arrivé troisième à l’issue du premier tour des municipales, alors que la logique aurait dû lui faire rejoindre l’équipe de Philippe Tabarot arrivée second et largement capable de l’emporter, Jean Martinez en choisissant de se maintenir, permettait à Bernard Brochand de l’emporter… de peu. Depuis, son opposition à la majorité en place s’est bien tempérée, son discours, musclé durant la campagne, s’est relâché… Aux dernières nouvelles, il se pourrait même qu’il soit invalidé et déclaré inéligible pendant un an, pour cause de comptes de campagne rejetés par la Commission nationale.

Le canard électronique cannois a donc, cette semaine, relancé la machine. Dans quel but… électoral ? Définitivement coupé de celui qui a trahi sa confiance et celle des amis de Michel Mouillot, il n’a pas changé d’avis sur la façon dont pour lui la ville est gérée par l’équipe Brochand et surtout par celui qu’il qualifie volontiers de Prince héritier, David Lisnard… Se rapprochera-t-il pour autant de l’équipe Tabarot qu’il n’avait pas manqué d’égratigner - et le terme est léger - durant la dernière campagne avant de lui apporter son soutien à la veille du second tour des municipales ? Rien pour l’instant ne le laisse transparaître.