Sagan : Bonjour… mollesse.

Le film sur l’écrivain n’est pas une prouesse !

Catégorie Les Arts au soleil

- Sagan ou Testud ?

Les grandes dames affichent leur saga sur les écrans ! Sagan emboîte le pas à Beauvoir et ses deux téléfilms et au surmédiatisé hommage à Edith Piaf : La Môme. Colette n’avait eu droit, pour sa part, qu’à un rendez-vous télévisé.

Grande tâche que de narrer la femme « à la petite musique » dont la vie a fait rimer excès et liberté ! C’est avec éclats qu’en 1954 Françoise Quoirez devint Sagan avec « Bonjour tristesse », le roman d’une jeune fille solitaire déclencha le scandale dans une France gaulliste et conservatrice.

La réputation de l’écrivain n’était plus à faire. Elle multiplia les mariages et les amours immorales en surfant sur un succès populaire et à l’occasion déjouant le fisc. Éprise d’indépendance et victime… d’accoutumance, elle finit sa vie seule et délaissée, loin du cercle d’amis qu’elle avait formé et longtemps entretenu.

Diane Kurys, déjà remarquée par « Je reste ! » et « Les enfants du siècle », prend le risque de porter sur les écrans la vie hors norme de l’écrivain. Malheureusement, elle le fait de façon très traditionnelle, rappelant aux spectateurs que le projet initial était de tourner un… téléfilm pour France télévision.

Le scénario, survolant la vie littéraire de l’auteur, revit grâce à ses talentueux et bankables acteurs comme Denis Podalydès, Pierre Palmade ou Arielle Dombasle qui campent et vivent leur personnage. La palme revient évidemment à Sylvie Testud, excellente dans le rôle-titre, frisant le mimétisme bluffant de Marion Cotillard en Piaf, et à Jeanne Balibar en Peggy Roche, véritable vamp de la mode.

Le biopic resterait simplement sympathique si le film était une véritable biographie car comme dans les livres de Sagan, la vie devient roman pour, certes, mystifier l’héroïne au risque de décevoir le public abreuvé par les témoignages sur l’écrivain !

Pourquoi aller voir ce film ? Pour assister à l’émergence d’ « un petit monstre » avant de rencontrer Marie-Dominique Lelièvre à l’occasion du Festival du livre de Nice, présentant son livre Sagan à toute allure.

Solène Lanza

- mention : www.pariscotedazur.fr – juin 2008 -
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