- faudra-t-il aller jusqu'en Corse ?
ce n'est qu'à 2 h 55 du continent…

Pour ceux qui hésitent toujours sur les dates, le Festival commencera bien le 14 mai et se déroulera sans interruption, il n’y a pas l’ombre d’un doute ou d’un Mai 68 en vue… jusqu’au 25.

« Durant toute la période de cette manifestation internationale, des problèmes de circulation seront au rendez-vous, sur les axes convergeant en direction de Cannes et dans l’hyper centre de la ville. Il est fortement conseillé aux spectateurs désirant se rendre à cette manifestation cinématographique de privilégier les transports en commun ou de pratiquer le covoiturage ».

C’est en ces termes que la cellule communication du CRICR méditerranée avertit le public des effets collatéraux plus que probables… Elle l’invite à consulter l’état des routes et du trafic sur l’inoxydable Bison futé.

La circulation, le stationnement, plaies avérées de notre politique de transport autoroutière, résultats d’une stratégie digne de l’autruche. On construit des immeubles sans se préoccuper du nombre réel de parkings nécessaires à leurs futurs habitants. On voit grandir des manifestations, comme le Festival du film, le MIPIM ou le GSM, en se frottant d’abord les mains et en regardant avec satisfaction le tiroir caisse se remplir, pour se retrouver confronté avec des problèmes qui deviennent quasi insurmontables.

Comment continuer à accueillir et à donner satisfaction à une clientèle de touristes et aux participants des nombreux congrès qui ont lieu sur la Côte d’Azur ? À terme, les problèmes liés à la fréquentation de notre littoral ne pourront que déstabiliser cette industrie, devenue vitale pour les villes et le département. La quadrature du cercle ? Pas forcément, du moins espérons-le. Il faut, à tête reposée, agiter nos méninges. Les anglo-saxons parlent de « brainstorming ». Il y a urgence, car combien de temps encore les touristes vont-ils accepter de perdre le leur sur les routes, tandis que le réservoir d’un carburant hors de prix se vide, coincés dans des embouteillages, rackettés dès qu’il s’agit de se garer ? Pendant combien de temps les congressistes vont-ils accepter de se loger à Menton, Grasse ou Saint-Raphaël pour une manifestation de deux jours qui se tient à Cannes,les obligeant à subir tout ce qu’il faut subir pour arriver dans les temps à destination ?

Il faut mettre ce dossier à plat et envisager des solutions, aussi curieuses soient-elle, comme l’utilisation de paquebots dans la rade pour loger les congressistes. Il faut, pourquoi pas accepter de déconcentrer, de délocaliser à proximité, de scinder des manifestations tentées de trouver ailleurs des conditions plus avantageuses et moins contraignantes… d’utiliser les ressources des communes voisines qui ne demanderaient peut-être que ça…

Cannes pourrait aller vers Mandelieu et son nouveau Centre Expo Congrès, Théoule et ses bulles Cardin, Grasse et son Palais, La Cannet avec La Palestre… Vallauris, Antibes… sont elles aussi des voisines qui ont des choses à offrir. Encore faudrait-il que se… manifeste une volonté de travailler ensemble et de ne pas tirer la couverture uniquement à soi… Lorsqu’on entend certains discours, ne parlons même pas des arguments développés pendant la campagne des municipales, on peut douter que le fruit de l’intercommunalité soit mûr… Pourtant, comment s’en passer si l’on veut ne serait-ce que garder ses acquis…

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – mai 2008 -
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