Cannes : après la bataille des investitures,

la bataille des soutiens. Le coup de pouce de Fillon à Héricord.

Il est temps, à quatre jours du vote, de faire le point des investitures UMP, en espérant que les électeurs y verront eux aussi plus clairs. Du côté de la mairie, Bernard Brochand le député-maire sortant, n’a pas eu trop de mal pour l’obtenir. Son principal opposant, Philippe Tabarot ne l’avait pas réclamé – sachant qu’on la lui aurait refusé – et avait dû se mettre en congé de parti, évitant ainsi d’avoir à démissionner.

Du côté des cantonales, ça se complique quelque peu. Sur Cannes-Centre par exemple, Philippe Tabarot, malgré le fait qu’il soit le conseiller général sortant, ne peut réclamer l’investiture de son parti – voir plus haut. Mais, fort de cette position et de ses appuis au département, il prive son adversaire UMP, Christophe Santelli-Estrany de s’en servir. Match nul, la balle est au centre mais quel centre ?

Pour le canton de Cannes-Est, c’est la conseillère générale sortante, Jacqueline Héricord qui, en toute légitimité, l’obtient. Elle se retrouve face à un concurrent du même parti qu’elle, de surcroît en situation d’être le premier adjoint de Bernard Brochand, David Lisnard. Il ne peut partager avec elle, cette précieuse investiture. La bataille fait rage et se déplace maintenant au niveau des soutiens.

David Lisnard a ouvert le premier la compétition. Ainsi, sur son blog de campagne, on peut y voir et entendre les déclarations de Mathieu Massias, Serge Lazzari, Olivier Tazè, Pascale Vaillant, Daniel Stofati, Nadia Moussalem, Christian Olivier et Zézé… Et bien sûr, on l’aura compris, il bénéficie du soutien inconditionnel de Bernard Brochand celui-là même qui l’a poussé à se présenter, sans oublier toute l’équipe ou presque, de la majorité municipale sortante et des nouveaux candidats de la liste en course.

Jacqueline Héricord n’avait pas jusque-là joué sur le même tableau, multipliant surtout sa présence sur le terrain. Jusqu’au moment où elle reçut une lettre du Premier ministre en personne, François Fillon. Assez fière de ce soutien de poids, qui renforce sa crédibilité auprès d’un électorat un peu déboussolé, elle vient d’en tirer quelques copies. Aussitôt affichées, aussitôt arrachées ou recouvertes. A qui profite donc le crime, c’est la question qu’elle se pose ? Elle constate aussi que cette campagne électorale est beaucoup plus dure que la première. Lors de celle-ci, un « gentleman autant que gentlewoman agreement » avait été scrupuleusement respecté entre les adversaires, ce qui ne semble pas être le cas aujourd’hui. Il est vrai que chacun était dans son rôle. Cette fois-ci ce sont deux candidats du même parti qui s’affrontent… et ça décoiffe !

  • texte de la lette de soutien de François Fillon : Chère Jacqueline, Je tenais à vous apporter tout mon soutien dans la campagne que vous menez avec détermination, conviction et énergie sur le canton de Cannes-Est. Nicolas Sarkozy et moi-même avons besoin que le souffle nouveau qui anime le pays trouve tout son sens au niveau local. Je sais pouvoir compter sur vous pour être la candidate engagée et pragmatique de la majorité présidentielle. Une candidate qui respecte ses engagements, qui porte des valeurs et qui se place au service permanent de ses concitoyens. Je sais pouvoir compter sur vous comme vous savez pouvoir compter sur mon amitié et sur mon soutien.



Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – mars 2008 -
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