L’année du dauphin se termine,
Les inquiétudes persistent, les bonnes intentions aussi.
- dauphins à la mode japonaise : direction l'assiette -
Comme toujours, la bonne volonté écologiste se heurte aux tristes réalités économiques. Les cétacés, dérangent. Les dauphins mangent trop… de poissons et concurrencent les pêcheurs quand ils n’abîment pas leurs filets dérivants. Les baleines sont goûteuses et leurs graisses si utiles pour cirer nos « godasses ». Pour beaucoup de citoyens de notre monde, on pourrait très bien vivre sans… sans lions ou girafes, sans abeilles, sans loups. Il resterait bien quelques réserves, quelques zoos, quelques films et quelques livres à laisser en héritage aux générations futures, une notion tellement abstraite dans leur esprit…
Il est vrai que demander aux milliards de citadins qui vivent dans des mégalopoles, complètement coupés de ce qui pourrait ressembler à un pré, une forêt, un troupeau de moutons, demander aux millions de crèves-la-faim, de sans papiers et sans logis, aux joueurs de pokers, aux amateurs d’OPA et aux traders de Wall street, aux chanceux de l'héritage, de se pencher sur ce genre de problèmes, est bien aléatoire, bien présomptueux.
A Dubrovick, le mois dernier, plus de 80 participants, représentant des O.N.G., des organismes scientifiques et de nombreux observateurs, se sont retrouvés pour faire le point de la situation. Ils participaient à la 3ème réunion de l’Accord sur la Conservation des Cétacés de la Mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique adjacente, l’Accobams. Avec comme objectif de trouver de nouvelles stratégies pour réduire les menaces qui pèsent sur les cétacés vivants dans cette zone.
Ils ont décidé d’œuvrer pour augmenter la taille et le nombre des zones protégées, de trouver des solutions pour réduire la pollution sonore et limiter les risques de collision entre les navires et les baleines. Ils ont bien sûr été amenés à parler des conséquences de la pêche, des quotas, de la diminution des populations de cétacés, de leur vulnérabilité.
A cause de leur comportement migratoire, les cétacés ont une aire de répartition très étendue. C’est pour cela qu’un réseau de 18 zones marines s’étendant au-delà des eaux territoriales a été proposé par les scientifiques aux Pays de la zone de l’Accord : la Mer d’Alboran, le Détroit de Gibraltar et les eaux de la Sicile ont notamment été recommandées. Signeront, signeront pas ? Si rien n’est fait, si rien n’est conclu et si rien n’est mis en place, la disparition du dauphin commun de la Méditerranée apparaît comme une certitude.
Au final, les participants ont choisi la principauté de Monaco (où se trouve déjà le secrétariat de l’organisation) pour se revoir et discuter du nombre de cétacés qu’il restera en… 2010.
- mention : www.pariscotedazur.fr – novembre 2007 – contact,abonnement, désinscription -