Georges Bauquier : un peintre à l'ombre du génie…
de Fernand Léger.
- Brice, Bauquier, Verdet, Nadia et Fernand Léger -
Pourquoi cet artiste, dont l'importance de l'œuvre ne fait aujourd'hui aucun doute, a-t-il accepté de rester sa vie durant dans le sillage, pour ne pas dire dans l'ombre, de Fernand Léger ? Sa femme, Simone, nous affirme qu'il n'était guère attiré par les honneurs et par la gloire. Etre près du maître lui suffisait. Il en fut le principal collaborateur et dirigea son atelier jusqu'à sa mort. Il continuera ensuite à perpétuer l'œuvre de Fernand Léger dont il partagea nombre de ses engagements humanistes et sociaux. Il sera à l'origine, avec Nadia Léger, du Musée national de Biot, consacré à l'artiste. Il en assumera longtemps la direction.
Malgré ces engagements multiples, il parvint à développer son art. Bien sur, l'influence de Fernand Léger fut considérable, comme celle d'Ozenfant, de Braque ou de Picasso. Mais l'exposition "Natures mortes à la fenêtre", organisée à Cannes, à La Malmaison, en février 2003, ne laissa planer aucun doute sur l'identité propre de sa recherche.
Dans sa démarche, le peintre privilégie la matière du dessin. Chaque plan organisé crée de la lumière avec du noir. Les effets obtenus libèrent son appréhension sur la technique de la peinture et gratifient ses attentes… analysait Frédéric Ballester, le commissaire de l'exposition. C'est lui qui est allé convaincre la veuve de G. Bauquier de lui laisser choisir pour l'exposition les pièces les plus significatives. Pas plus loin qu'à Caillan, dans le Var, où l'artiste finit sa vie, en 1997. Il avait 87 ans. Sa femme compte y ouvrir prochainement un musée qui lui sera dédié.
Il a quarante ans lorsqu'il expose pour la première fois. Il mourra sans connaître la consécration qu'apparemment il ne recherchait pas. Modestie, pudeur, manque de confiance ? Le père était mort mais toujours aussi présent. Il nous laisse un héritage artistique dont les plus belles pièces devraient sans faute rejoindre les musées du monde les plus prestigieux et enrichir les collections particulières les plus sérieuses.
Il était temps de rendre cet hommage à Georges Bauquier.
Un univers de silence, où la lumière voyage sur les formes…
Frédéric Ballester