France. « Prend... gare à ton de chemin de fer ! »
Marie-Hélène Poingt, Rédactrice en chef de la revue Ville Rail & Transports, dresse le bilan de la situation qui, pour elle, est loin d’être brillante :

- revue (c) Ville, Rail & Transports -
« Cet été, la canicule a encore été de la partie, l’une des plus intenses jamais connues par notre pays. Un avant-goût de ce qui nous attend dans le futur. Il va falloir apprendre à vivre avec cette nouvelle réalité et surtout apprendre à devenir plus résilient.
On en est loin comme le montre le dossier publié dans ce numéro. Le réseau ferroviaire a été mis à rude épreuve, la SNCF a dû faire avec des matériels vieillissants, la climatisation s’est montrée défaillante quand le thermomètre atteignait des pics, des circulations ont dû être supprimées.
Pis, des bâtiments se sont transformés en fournaise, en particulier la gare de Nantes, dont la mezzanine pourtant récente a dû être fermée en catastrophe pour éviter les malaises des voyageurs. Ce qui n'empêche pas toutes ces entreprises de ne plus jurer que par leur politique RSE.
Le dérèglement climatique s’accélère, les décisions politiques traînent. Rien n’a été réglé après la conférence sur le financement des transports. Des principes ont été édictés mais il règne un grand flou sur l’origine des fonds qui doivent combler les trous.
Il est pourtant essentiel que SNCF Réseau sache dès ce mois-ci si le milliard supplémentaire promis par le gouvernement va vraiment tomber dans ses caisses à partir de 2028.
Car la programmation des travaux sur les trois prochaines années se fait maintenant. Faute de quoi, les industriels n’investiront pas et le réseau se paupérisera.
En particulier les lignes TER chères à nos élus. L’exemple des chemins de fer allemands, touchés par de multiples dysfonctionnements faute d’investissements à temps, devrait leur ouvrir les yeux. Le climat politique n'y aide pas. Mais le réseau du futur se décide maintenant. »
Marie-Hélène Poingt