Nice. Sous les galets de la préhistoire...

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- Les hommes préhistoriques ont-ils les premiers inventé le tourisme balnéaire ?

C’est qu’on est en doit de se demander à l’annonce de l’exposition prochaine « Des préhistoriques à la plage ! » organisée dans le cadre de la Biennale des Arts et de l’Océan. Merveilleux pédagogue à l’origine de ce projet, Bertand Roussel, directeur des Musées d’archéologie de Nice, nous pardonnera cette... extravagante question. 

Au fil de la Préhistoire, l’homme entretient des relations multiples avec la mer, selon les périodes et les continents. À Nice, le site de Terra Amata, occupé à au moins 26 reprises entre 400 000 et 380 000 ans, en est d’ailleurs un bel exemple.

Cette exposition est une synthèse de la longue histoire des hommes et des océans, depuis l’utilisation de matières premières provenant des littoraux, dès le Paléolithique inférieur, jusqu’à l’arrivée des premiers Néolithiques dans le sud de la France par la Méditerranée.

Une histoire qui nous apparaît plus clairement aujourd’hui, grâce à de nouvelles découvertes archéologiques effectuées ces dernières décennies. Celles-ci mettent en lumière une utilisation de plus en plus poussée et diversifiée des littoraux : du façonnage de l’outil à la pêche, en passant par la fabrication de parures et même, dans certains cas, jusqu’à l’inspiration artistique, comme en témoigne la grotte Cosquer.

En ce sens, le travail des archéologues continue et résonne avec les problématiques actuelles autour des mers et océans : mieux connaître notre passé, pour mieux appréhender notre futur. Mais avant de prendre le large, il nous faut partir de la plage… Pas sûr que nos descendants y aller pour bronzer  mais plutôt pour se nourrir. Les régions côtières sont riches en biomasse et offrent des ressources facilement accessibles. En conséquence, elles constituaient des zones attractives pour les groupes préhistoriques.

Quelques centaines de millénaire après, la... Côte d’Azur est toujours aussi appréciée, voire trop si l’on en croit le nombre de personnes qui y habitent, veulent y habiter ou simplement passer une fin de semaine. Au point qu’on parle aujourd’hui de tourisme de masse dont les nuisances sont de plus en plus perceptibles et de moins en moins acceptables. Au point par exemple que le maire de Nice veut en limiter les excès en réglementant le nombre d'escales de gros bateaux de croisières, comme de limiter le développement des locations saisonnières dans la métropole azuréenne. CQFD !

Muée de Préhistoire de Terra Amata
Du 24 avril au 28 septembre.
25, boulevard Carnot 06300 Nice