Tourisme durable : un oxymore de plus ?

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Interhome, leader européen de la location qui gère quelques 40 000 propriétés de vacances, a participé à la consultation lancée par la Commission européenne pour la future stratégie européenne en matière de tourisme durable, prévue pour 2026. Cette initiative s’appuie sur la « Transition Pathway for Tourism » et l’agenda européen pour le tourisme 2030, et vise à soutenir un secteur touristique plus résilient et responsable à travers l’Europe.



- Puzzle, Cuzco, photo (c) Josette Allard -


La société a déclaré être engagée en faveur d’un tourisme durable, et prête à aider les acteurs locaux, en promouvant des standards d’hébergement à faible impact. En encourageant aussi des comportements responsables, tout en renforçant la transparence des pratiques durables et en contribuant à la collaboration sectorielle et à l’élaboration des politiques publiques. « La durabilité définit l’avenir du voyage », déclarait Jörg Herrmann, DG d’Interhome. 

Si le tourisme, pour le plus grand intérêt de la planète et des ses habitants, se doit en effet de prendre en compte cet enjeu environnemental, on est encore loin de compte. Nous en sommes encore et toujours sur la dynamique… olympique :  plus vite, plus haut, plus fort. Et depuis une cinquantaine d’années, le mouvement s’accélère de façon exponentielle. Dans les pays occidentaux surtout, si tu ne pars pas en vacances au bout du monde, t’es un raté. Si, à la retraite tu fais pas le tour de la Méditerranée ou des Caraïbes dans une de ces bétaillères où s’entassent plusieurs milliers de tes semblables, t’as l’impression de louper quelque chose… 

Les voyages forment la jeunesse, dit-on. Oui, s’il s’agit de rencontrer des cultures étrangères, de partager quelque temps leur mode de vie et leur culture. Oui, s’il s’agit d’apprendre leur langue, d’acquérir de l’expérience et, pour un petit nombre de s’y installer, pour longtemps ou pour toujours. Mais pour l’immense majorité des touristes qui se rendent aux Seychelles, en Australie ou en Nouvelle-Zélande - les destinations à la mode - ce ne sont qu’une accumulation de cartes postales qui valident un statut social, le même mécanisme qui les a décidé lors de l’achat de leur voiture, un S.U.V. bien sûr... électrique évidement. 

Le tourisme peut-il être durable lorsque des centaines de millions de personnes sont concernées année après année, par ce phénomène de société qui contribue largement à épuiser les ressources de la seule planète habitable connue ? Le tourisme nous change-t-il, nous rend-il plus compréhensif, plus respectueux des autres ? Nous rend-il plus heureux pour autant ? Vous avez deux heures !