Cannes Festival. Une nouvelle session en Résidence...

Du 1ᵉʳ octobre 2025 au 15 février 2026, six jeunes cinéastes venus d’horizons multiples rejoindront Paris : Alica Bednáriková (Slovaquie), Federico Luis (Argentine), Maksym Nakonechnyi (Ukraine), Laís Santos Araújo (Brésil), Baran Sarmad (Iran) et Dian Weys (Afrique du Sud). Durant quatre mois et demi, ils bénéficieront d’un cadre d’écriture stimulant, conjuguant accompagnement individuel et temps collectifs de dialogue avec des professionnels du cinéma.


- de gauche à droite : Baran Sarmad © DR / Federico Luis © Philipp Nemenz / Alica Bednáriková
© Liza Nedayvoda / Dian Weys © DR / Laís Santos Araújo © Luciano Pedro / Maksym Nakonechnyi © DR - 


Le Festival de Cannes est à l’initiative de plusieurs programmes dont l’objectif est de soutenir et promouvoir la jeune création. Créée en 2000, animée d’abord par Sylvie Perras, puis par Georges Goldenstern et aujourd’hui par Stéphanie Lamome, La Résidence accueille chaque année douze jeunes cinéastes travaillant à l’écriture de leur premier ou deuxième long métrage de fiction. Durant deux sessions de quatre mois et demi, elle offre aux participants un cadre favorable à la création, en leur permettant de se consacrer pleinement au développement de leur scénario tout en favorisant les échanges avec des professionnels confirmés.

L’expérience de La Résidence a marqué durablement de nombreux cinéastes, qui en soulignent la richesse humaine et artistique. Parmi eux, le réalisateur chilien Diego Céspedes, lauréat du Prix Un Certain Regard en 2025 pour Le Mystérieux Regard du flamant rose, un projet développé lors de la 38ᵉ session en 2019. Le réalisateur se souvient : « Ces jours-là comptent parmi les plus beaux souvenirs de ma vie. Les amitiés que j’y ai nouées demeurent encore aujourd’hui. C’est un lieu unique, singulier, où l’on apprend, où l’on prend son temps, où l’on est ému, et où l’on peut réfléchir à son projet en paix, sans pression. Mon conseil aux nouveaux résidents : n’attendez pas que tout arrive d’un coup. Vivez simplement l’expérience, imprégnez-vous de l’atmosphère et écrivez en sondant les profondeurs de votre cœur, y compris ses recoins les plus étranges, car personne ne vous jugera ici ».

Depuis sa création en 2000, La Résidence du Festival de Cannes a accueilli plus de 250 cinéastes venus d’une soixantaine de pays, offrant un tremplin décisif à de nombreux auteurs qui ont ensuite marqué le cinéma international.

Lucrecia Martel, Kornél Mundruczó, Sebastián Lelio ou encore Oliver Hermanus y ont fait leurs débuts. Plusieurs anciens résidents ont vu leur carrière récompensée dans les festivals internationaux : Corneliu Porumboiu (Caméra d’or 2006 pour 12:08 à l’Est de Bucarest), Amat Escalante (Prix de la mise en scène avec Heli au Festival de Cannes 2013), Michel Franco (Prix du scénario en 2015 à Cannes pour Chronic en compétition et Grand Prix du Jury à la Mostra de Venise en 2020 pour Nuevo Orden), ou encore László Nemes (Grand Prix à Cannes en 2015 et Oscar du meilleur film étranger en 2016 pour Le Fils de Saul) et Wang Bing (Léopard d'or à Locarno pour Mrs Fang en 2017).

En 2018, Lukas Dhont a remporté la Caméra d’or pour Girl, tandis que Nadine Labaki recevait le Prix du Jury pour Capharnaüm, film nommé aux César et aux Oscars. Nadav Lapid a remporté l’Ours d’or à la Berlinale 2019 pour Synonymes et le Prix du Jury à Cannes 2021 pour Le Genou d’Ahed. La même année, Antoneta Alamat Kusijanović recevait la Caméra d’or pour Murina.

Plus récemment, Carla Simón a décroché l’Ours d’or 2022 avec Nos soleils. Karim Aïnouz, l’un des premiers résidents, a été sélectionné deux années consécutives en Compétition avec Le Jeu de la reine (2023) et Motel Destino (2024). En 2024, Rungano Nyoni a remporté le Prix de la mise en scène au Certain Regard pour On Becoming a Guinea Fowl et Dea Kulumbegashvili le Prix Spécial du Jury à la Mostra de Venise pour April. Cette même année, deux anciens résidents se sont distingués pour leurs films développés à La Résidence en 2019-2020 : Payal Kapadia, Grand Prix pour All We Imagine as Light, et Chiang Wei Liang, mention spéciale de la Caméra d’or pour Mongrel.