Nice. La Méditerranée de Maurice Maubert...

Alors que s’annonce une année 2025 dédiée à la mer, le Palais Lascaris présentera, du 14 septembre au 3 novembre, les œuvres de Maurice Maubert dans son espace d’exposition du rez-de-chaussée.



Maurice Maubert est niçois. C’est un enfant du Vieux-Nice, voisin du Palais Lascaris. La Méditerranée occupe une place particulière dans sa démarche artistique. Dans cette exposition, l’artiste vous invite à renouer ainsi avec notre patrimoine commun qu’est la mer. « Aquela Mar », le titre donné à l’exposition signifie « Cette Mer » en niçois.

Cette exposition se déploie en trois volets pour une exploration artistique approfondie :

  • Des peintures et des installations avec une collection d'œuvres évoquant l'univers maritime. On retrouve l’installation Bar(ba)ca (technique mixte) qu’il dévoila au 109 pour la première fois : un pointu suspendu par la pointe sous lequel se trouve un petit pêcheur.
  • Un récit visuel et sonore, comprenant des portraits à l'encre, des textes, et des peintures. Une proue de cargo imaginaire, Santa Manza, le vaisseau rouillé de tous les voyageurs « qui ne sont pas des touristes » prend place, entourée d’encres sur papier figurant le rapport à cette mer qui mène à tous les Suds. Ce fut aussi le titre d’une exposition présentée à la Galerie de la Marine en 2008 – 2009 sur le thème « les voyageurs ne sont pas des touristes ». Cette partie est aussi un hommage au port de Nice et par extension, à tous les ports de méditerranée.
  • Une série de 12 scènes en volume captivantes, intitulée « Mémoire et curiosité maritime ». L’artiste y réalise des scènes du Sud qui lui sont chères. Il y intègre des statuettes qui sont non sans rappeler les santons de Provence mais aussi les figurines naïves africaines.

Cette installation est une invitation, comme proposé à chaque artiste exposé par le Palais Lascaris, de créer son cabinet de curiosité, à l’instar des Chambres des Merveilles du XVIIe siècle. Ce type de cabinet était présent dans les demeures comme le Palais Lascaris. Des objets conservés dans les réserves du musée ont été choisis par l’artiste pour ce cabinet.

Après avoir suivi des cours aux Arts-Déco de Nice afin de s’initier à la bande dessinée et à l’illustration, Maurice Maubert passe une année à Paris en 1980 où il rencontre diverses personnalités du métier tout en continuant à pratiquer le dessin. De retour à Nice il produit des illustrations pour divers livres, magazines et fanzines régionaux, notamment La Ratapinhata de Janluc Sauvaigo. Il réalise aussi des dessins publicitaires. Entre 1987 et 1997, il voyage dans de nombreux pays (Chine, Tibet, Népal, Inde, Grèce, Turquie, Espagne, Tchécoslovaquie) avant d’investir le Hangar Saint Roch. Ce lieu de création alternatif niçois des années 1990 a vu naître le groupe Nux Vomica auquel il participe activement dès sa fondation. Il réalise une série d’expositions personnelles à Nice et dans la région vont le faire connaître du milieu artistique. Le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice (Mamac) acquiert quelques-unes de ses œuvres pour le fond des artistes contemporains locaux. Dans son travail apparaissent alors des formes abstraites et colorées, nées de pigments, de terres, d’acrylique. Il expérimente diverses techniques et expressions : peintures, collages, drippings, sculptures, installations, et réalise des tableaux qui font irruption dans le réel, créant un espace symbolique et imaginaire. Il réalise également des sculptures en terres de petits et moyens formats ainsi que de plus importantes à base de grillage, de plâtre et ciment. Celles-ci lui permettent de mettre en scène de grandes installations ou il retrouve la spontanéité et la poésie de son enfance.