Homo politicus… commentaires.

- Publié en octobre 2001 dans la revue papier et signé par Albert Viborel, DG des Aéroports de la Côte d’Azur pendant 35 ans, à propos de notre article précédent : « Homo politicus » -

« Il existe dans nos sociétés, d’après Montesquieu,un souverain et trois pouvoirs : le législatif, l’exécutif et le judiciaire. En démocratie, le souverain est le peuple. Il délègue, par l’élection à ‘l’homo politicus’ une partie de ses pouvoirs, au législatif qui fait les lois, une autre partie, toujours par l’élection, à l’exécutif qui les applique. Quant au judiciaire (fonctionnaire sous payés), il tient sa légitimité et son existence des deux autres pouvoirs. Il est lui-même divisé en deux catégories : les ‘juges assis’, inamovibles qui jugent et les ‘juges debout’, les procureurs qui poursuivent et qui dépendent, plus ou moins, de l’exécutif.

Les relations entre les pouvoirs et notamment entre le judiciaire et l’exécutif ont souvent été conflictuelles (voir les luttes entre les Rois et les Parlements!). En tout état de cause, les juges, le pouvoir judiciaire, n’a pas vocation à poursuivre les deux autres pouvoirs. Ce qui ne veut pas dire que ‘l’homo politicus’ est au dessus des lois. Hors de ses fonctions, il est comme tout citoyen passible de toutes lois.  Dans ses fonctions, en revanche et notamment pour l’exécutif, il est responsable de ses actes mais pas devant des juges ordinaires qui n’ont rien à lui demander et auxquels il n’a rien à répondre. Il jouit d’une immunité de juridiction et non d’une irresponsabilité. Il n’est responsable que devant la Haute Cour. Le Conseil constitutionnel consulté sur ce sujet a donné l’avis précédent. Mais pour des raisons électorales évidentes à la veille d’élections, les médias dont vous faites partie, plutôt que d’informer, caressent le peuple, le souverain et aussi le client/lecteur dans le sens du poil et le flattent dans un de ses désirs fondamentaux, l’égalité. Pourquoi lui et pas moi ?

L’ultime rempart contre l’injustice n’est pas les juges. Le rempart contre l’injustice est la démocratie organisée comme Montesquieu l’a décrite. Que chacun reste à sa place et remplisse correctement  ses fonctions et, il n’y aura d’injustices que celles inhérentes à la nature humaine, laquelle, vous le savez, est loin d’être parfaire. »

Albert Viborel, Villefranche-sur-mer