Lodève. Métamorphoses au Musée...

Catégorie Les Arts au soleil

Métamorphoses est une double exposition placée sous le signe de femmes mythiques : la gorgone Méduse et Lady Macbeth. A voir jusqu’au 27 août.



- lièvre © violaine Laveaux -


A l’occasion des 60 ans de la mort de Paul Dardé, le Musée de Lodève a donné carte blanche à Violaine Laveaux pour dialoguer avec l’œuvre du sculpteur. La plasticienne, fascinée par la figure de Méduse, propose une déambulation ludique entre des installations végétales et minérales. Un deuxième espace d’exposition présente les dessins que Paul Dardé a consacré à Macbeth.

Violaine Laveaux a choisi la figure de la gorgone Méduse : celle sculptée par Paul Dardé et aujourd’hui conservée au musée d’Orsay, et celle que les botanistes appellent « Gorgonion », plante déjà évoquée par Pline et décrite comme remède aux écrouelles, aux morsures de serpents et aux ruses des démons.... Mythologie et botanique se trouvant ainsi intimement liés, la présence du végétal, du minéral et du monde animal s’est imposée à l’artiste.

En tant que plasticienne, elle travaille essentiellement sous forme d’installations. Elle se plaît à déjouer les contraintes du lieu, à privilégier le regard. Sculptures végétales et minérales (grès et porcelaine), dessins, photographies de Violaine Laveaux font écho à un choix de sculptures et de dessins de Paul Dardé.

Soixante ans après sa mort, Paul Dardé laisse une œuvre monumentale, tant par la dimension de certains de ses œuvres et son utilisation de l’espace, que par les traits hiératiques de ses portraits. Riche de près de 600 sculptures et 3700 dessins, la collection Paul Dardé fait du Musée de Lodève l’institution de référence pour la production de cet artiste. En parallèle à la carte blanche donnée à Violaine Laveaux, hommage est rendu ici au génie de dessinateur et d’illustrateur de Paul Dardé.

Fortement inspiré par ses lectures de jeunesse à la bibliothèque de Lodève, Dardé trouve dans Shakespeare et notamment dans la pièce Macbeth, la charge tragique et héroïque à même d’inspirer son trait sûr et puissant. Probablement destinés à l’origine à une édition, les plus de 500 dessins aujourd’hui conservés par le musée sur ce thème - collection récemment enrichie grâce à un don très important de Michel Caubel - ont été réalisés par l’artiste autour de 1931. Ce dernier illustre scrupuleusement le texte, acte par acte, scène par scène, et en intègre des extraits dans ses œuvres.

Réalisés à l’encre de Chine, au lavis, parfois rehaussés à la gouache, les dessins présentés ont bénéficié entre 2014 et 2019, d’une importante campagne de restauration. Lady Macbeth, femme métamorphosée par sa quête du pouvoir, y occupe une place de choix. Les sorcières de Macbeth donnent également lieu à des dessins savoureux, tour à tour espiègles, grinçants ou noirs. CQFD !



- Mains serpentines © Violaine Laveaux -