Nice. Le siège de 1543…

L’histoire peu connue de l’alliance entre François 1er et les Ottomans ainsi que du rôle déterminant de Catherine Segurane.


La guerre se rapproche malgré la Paix de Nice de 1538 signée entre le roi de France François Ier et l’empereur Charles Quint. Prétextant que ce dernier a renforcé les défenses du château, le roi François Ier s’allie aux Ottomans et envoie ses armées mettre le siège devant Nice à partir du mois de juin 1543. Au mois d’août, l’enfer se déchaîne. Face à 600 cavaliers, 500 lansquenets, 6 compagnies d’arquebusiers, 50 fantassins, 500 miliciens et 200 citoyens volontaires commandés par André Odinet de Monfort, les assaillants alignent 20 000 soldats sous les ordres du comte d’Enghien, 120 galères ottomanes et 40 galères françaises, 40 galiotes et 4 mahonnes. Le combat s’engage à pratiquement un contre dix… Durant presque trois semaines, les Franco-Ottomans attaquent les murailles et bombardent la ville sans relâche.

Après avoir lancé un assaut général contre les murs nord (au niveau de l’actuelle place Garibaldi), les assiégeants sont repoussés, si l’on en croit la tradition, grâce à l’apparition de la Vierge Marie ainsi qu’à l’action de Catherine Ségurane. Malgré cet acte de résistance, la ville est prise mais mon château résiste. Craignant l’arrivée d’une armée de secours envoyée par le Saint-Empire et voyant l’hiver approcher, les Français et les Ottomans se retirent, non sans avoir ruiné le pays. À la suite de ce terrible siège, le nouveau duc de Savoie Emmanuel-Philibert accélère la militarisation complète. La population de la ville haute quitte les lieux pour s’installer définitivement dans la ville basse. Une chaîne défensive voit le jour. Elle se compose de plusieurs maillons dont la citadelle de Villefranche, la tour de Saint-Hospice et le fort du Mont-Alban. 

Dans le Vieux Nice, plusieurs éléments témoignent encore de cet épisode qui a marqué la mémoire et de l’identité de la ville : 

  • Les vestiges de la tour Sincaire mis au jour lors des fouilles archéologiques préventives de la rue Ségurane en 2016-2017 et remontés dans la station Garibaldi de la ligne 2 du tram ; 
  • Les boulets des canons turcs visibles sur les façades de la place Garibaldi ou dans certaines rues ;
  • La plaque commémorant le vœu des consuls de 1552 sur la façade de la chapelle du Saint-Sépulcre…

Durant toute cette année, la Ville a commémoré les 480 ans du siège de Nice. Exposition, visites guidées, conférences, hommages… furent au programme. Il se poursuit du 3 octobre jusqu’au 7 janvier avec l’exposition « Héroïque Catherine Ségurane, figure légendaire de Nice » au musée Masséna. Grâce à cette exposition, le public pourra revivre les grands événements et côtoyer les personnages qui ont marqué le siège de Nice avec des récits et témoignages historiques.


- Les ruines du Château, bibliothèque de Cessole © Ville de Nice -