Méditerranée. Le point sur les réserves marines...
Alors que des milliers de touristes fréquentent le littoral français de la Méditerranée, le laboratoire Ecoseas met en ligne une base de données concernant l’ensemble des réserves marines des côtes françaises de la Méditerranée. Cet observatoire donne aux usagers de la mer toutes les informations détaillées sur la réglementation en vigueur. Cette base de données vient d’être d’ailleurs d’être réactualisée (voir www.medamp.org).
- les rochers rouges, baie de Cannes/Mandelieu, photo (c) PCA -
La situation actuelle de la protection juridique territoriale de la biodiversité marine des côtes françaises de la Méditerranée est extrêmement complexe et mérite d’être simplifiée. Ainsi sont impliqués l’Office Français de la Biodiversité qui gère 55 Aires Marines Protégées ; 2 Parcs nationaux qui s’étendent en mer (Port-Cros et Calanques de Marseille) ; 4 Réserves naturelles qui s’étendent en mer (Scandola, Bouches de Bonifacio, les îles du Cap Corse et Cerbère Banyuls) ; 2 Parcs naturels marins (Golfe du Lion, Cap Corse et Agriate) ; 5 Arrêtés de biotopes (Bruzzi, Moines, St Florent, Beauduc et Nice) ; 42 sites Natura 2000. Et c’est sans compter des 10 extensions marines des terrains du conservatoire du littoral ayant le statut d’Aire Marine Protégée.
A cette liste, il faut ajouter l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la mer (Ifremer) qui gère 22 réserves marines de pêche. Enfin une zone de protection internationale (le sanctuaire Pelagos) qui couvre des zones françaises, monégasques et italiennes).
Le niveau de protection réelle de la biodiversité marine est différent selon le statut et la réglementation associée. On distingue des espaces où la protection est forte car toute forme de pêche est interdite, soit 0,33 % des eaux territoriales ; de larges espaces où la protection contre l’impact principal sur la biodiversité marine (la pêche) est très faible ou inexistante, soit 50,85 % des eaux territoriales.
De multiples doublons de gestion du même espace marin ont été mis à jour. Par exemple 52% des sites Natura 2000 sont à l’intérieur d’un espace mieux protégé comme un parc national, une réserve naturelle ou un parc marin naturel.
Une tendance se dessine et a trait à la création d’immenses zones peu ou pas du tout protégées de la pêche au-dessus de zones éloignées de la côte (soit 12 734 km²) alors que la biodiversité marine la plus riche et la plus menacée par toutes les formes de pêche et la proximité des ports se situe dans les petits fonds côtiers, entre 0 et -20 m de profondeur. Or, dans cette zone, seuls 0,66 % des biotopes sont fortement protégés alors que 1052 ouvrages (ports terres pleins épis...) ont été construits sur la mer ayant définitivement détruit 5,24 % des fonds initiaux.
Pour mieux protéger la biodiversité marine un accord international signé par la France, a pour objectif de protéger, ç l’horizon 2030, 30% des eaux nationales dont 10 % devront être « fortement protégées ». La base de données produite par le laboratoire Ecoseas montre qu’actuellement seules 0,33 % des eaux territoriales françaises de la Méditerranée sont protégées « fortement » (toutes formes de pêche interdites et surveillance spécifique). L’observatoire des réserves marines et des aires marines protégées montre l’immense effort à accomplir pour que la façade maritime des côtes françaises de la méditerranée puisse atteindre cet objectif dans 7 années.
Reste, à l’heure du changement climatique, à connaître l’impact de cette initiative sur le comportements des usagers de la mer, qui laisse souvent à désirer, surtout lors de la période estivale…