Grasse. Denis Dailleux, photographe des parfums…
Le Musée Fragonard l’expose à tous, jusqu’au 2 octobre prochain.
- Province du Tamil Nadu, Coimbatore, 2015.
Connue pour le commerce des fleurs, la ville abrite un marché dédié,
ouvert 24/24 heures. On y trouve des roses, du champaca, des tubéreuses, du jasmin,
de la tagette orange et jaune, du lotus et des racines de vétiver...
Avant de vivre de sa photographie, Denis Dailleux travaille pendant dix ans pour Christian Tortu, le fleuriste qui révolutionne la composition florale dans les années 1980 à Paris. Photographe attentif et patient, l'artiste a une approche très personnelle du portrait. Il possède le talent de capturer l’intensité d’une expression, un regard, une position du corps. Il joue avec les zones d’ombre et de lumière pour donner à ses images une plastique picturale.
Entre couleurs, fleurs et odeurs, l’artiste raconte l’Inde et tisse une iconographie immédiatement reconnaissable. Réalisées au moyen d’un boîtier argentique 6 × 6, les compositions du photographe sont des bouquets de senteurs et de couleurs parfaitement agencés où posent tour à tour hommes et fleurs. Denis Dailleux porte sur eux un regard sensible, aimant. De la fragilité des vies et des végétaux, il exalte une beauté incroyable. Ses photographies sont des poèmes.
Située dans les salles du rez-de-jardin du musée, l’exposition est composée d’une trentaine de photographies réparties sur deux salles, tandis que la découverte olfactive se situe à la fin du parcours scénographique. Dans cette dernière salle – totalement noire – est diffusée la création parfumée de Shyamala Maisondieu. Préservé de toute nuisance visuelle, le visiteur est plongé dans l’obscurité pour éveiller pleinement son sens olfactif et s’évader en Inde les yeux fermés.