« Les Femmes et la Science » : vers la fin des idées reçues ?

Catégorie Les paradoxales

Les femmes l’ont constaté, la science est le domaine des hommes et presque uniquement celui des hommes. Ce fut pendant longtemps pareil dans les Arts. Les femmes ne seraient pas douées pour l’abstrait mais plus à l’aise dans les travaux ménagers, les services à la personne, l’éducation… Et, de fait, seulement 30% des scientifiques dans le monde sont des femmes. Quant au prix Nobel, 4% seulement d’entre elles l’ont reçu.


Exception qui illustre la règle de cette catégorisation basée sur le genre, l'astrophysicienne française Françoise Combes. Elle est la première femme à avoir été nommée au Collège de France à la chaire galaxie et cosmologie, et elle est l'une des six femmes à avoir reçu la médaille d'or du CNRS en 2020. Malgré cet impressionnant CV, elle a mis quatorze ans avant d'obtenir un poste permanent. De cette expérience, elle a trouvé la raison suffisante pour faire bouger les lignes et contribuer à changer les mentalités de la société et des scientifiques eux-mêmes pour qui les femmes ne seraient pas faites pour appréhender les raisonnements et les abstractions propres aux sciences. 

Françoise Combes n’a pu voir que d’un bon œil l’initiative de la Fondation L’Oréal et de l’Unesco, de récompenser des femmes qui, sur tous les continents, toutes les cultures et toutes les religions, ont su s’imposer malgré les préjugés divers et variés liés à leur condition de « faible femme ». Ainsi, à  cette première Cérémonie « Pour les Femmes et la Science », qui, pour cause de Covid, avaient réunies les 15 Lauréates du Prix International dédié de 2020, 2021 et 2022, ainsi que les 30 Jeunes Talents Internationaux récompensées en 2020 et 2022. 

La cérémonie s’est déroulée le jeudi 23 juin au siège de l'Unesco à Paris. De nombreux représentants du monde scientifique, d'universitaires, de leaders d'opinion, d’ambassadeurs, de membres des autorités publiques et d'organisations promouvant l'égalité de genre et l'émancipation des femmes étaient présents. Parmi lesquels : Rokhaya Diallo, Delphine O, Mercedes Erra, Elise Goldfarb, Julia Layani, Noémie Lenoir, Hiam Abbass, Elsa Zylberstein, Laura Wandel, Aïssa MaÏga, Maurice Lévy.

L'événement a débuté par un avant-propos du Président de la Fondation L'Oréal, Jean-Paul Agon et de la Directrice Générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, sur l'importance du rassemblement de cette année pour rappeler au monde combien les femmes scientifiques et leur travail sont essentiels pour notre avenir. Pour la Lauréate 2020, Edith Heard : « Nous sommes encore une minorité et nous n’avons pas le soutien suffisant pour défendre efficacement nos besoins. Cela doit changer. La science doit être ouverte à tous, sans distinction de genre, de nationalité, d’origine ou de culture. Il n'y a pas de temps à perdre. La diversité est enrichissante. Elle favorise l'innovation et donne de meilleurs résultats. Plus de femmes dans une équipe, c'est plus de performance, de créativité et de nouvelles possibilités. »

Le monde fait face à des défis sans précédent : le changement climatique, la raréfaction des ressources, les risques sanitaires et la pandémie de Covid-19 ne sont qu’une sélection des nombreuses autres menaces croissantes à l’échelle globale. Sélectionnées au cours des trois dernières années, les femmes récompensées ont déjà démontré à quel point leur science pouvait être utile pour relever ces défis.