Biodiversité. Le printemps des forêts...

Dans les forêts publiques, l’ONF mène une sylviculture adaptée aux différentes fonctions de la forêt - sociale, environnementale, économique – mais aussi aux saisons. Le printemps, c’est traditionnellement le moment des inventaires naturalistes.


- Sainte Marguerite (c) PCA -

La biodiversité représente un enjeu majeur dans la gestion forestière. Pour la prendre en compte, il faut la connaître. C’est le rôle des 44 spécialistes des réseaux naturalistes de l’ONF répartis en Occitanie et Sud-Provence-Alpes-Côte-d’Azur qui démarrent leurs campagnes d’inventaires naturalistes. Spécialistes de l’avifaune, mammifères, habitats/flore, entomologie, herpétologie et mycologie, ils apportent l’expertise nécessaire à la connaissance et la conservation de la biodiversité dans les forêts publiques et tout particulièrement dans les 62 Réserves Biologiques existantes ou en cours de création qui maillent le territoire et couvrent plus de 32 000 ha dans les deux régions.

Les données fournies par les réseaux naturalistes servent d’appui à la gestion forestière. Elles permettent en effet d’adapter la sylviculture aux espèces (faune, flore et fonge) présentes dans le milieu. Par exemple, si une espèce à enjeux est présente, les forestiers tiennent compte de ses exigences écologiques, notamment en évitant d’engager des travaux forestiers durant la période de reproduction, de floraison ou fructification, ou toute autre phase sensible de son cycle de vie. Ces données naturalistes permettent également de mesurer l’impact des interventions forestières, comme les récoltes de bois, sur la dynamique de certaines populations d’animaux, en particulier la petite faune peu mobile. Le statut de réserve biologique apporte un supplément de protection et une gestion spécifique aux espaces les plus remarquables des forêts publiques.

En fonction du type de milieu naturel et des enjeux, l'ONF a recours à plusieurs types de réserves biologiques : biologiques dirigées, dans lesquelles les interventions sont orientées dans un but de conservation des espèces et des milieux remarquables ; biologiques intégrales, destinées à la libre expression des processus écologiques forestiers, sans intervention humaine ; réserves biologiques mixtes, qui associent une partie intégrale et une partie dirigée.

  • C’est Corinne Frachon, naturaliste à l’ONF, chargée d’études Flore/habitats naturels, qui a effectué le 23 mai dernier un suivi de la station de flore protégée sur l’île Sainte Marguerite. Les îles de Lérins, au large de Cannes sont en effet soumis à une pression touristique chaque année en augmentation. Cela n’a pas empêcher le CRT Côte d’Azur de promouvoir cette destination, à risque pour sa biodiversité. Il est bien possible, qu’à terme, les autorités responsables soient amenées à établir des quotas de visiteurs, comme cela se fait depuis des décennies dans certains parcs nationaux américains.