Nice. Les photos lissées du Studio Harcourt…

Catégorie Les Arts au soleil

Du 4 février au 22 mai 2022, la Ville nous invite à découvrir l’exposition « Studio Harcourt. L’Art de la Lumière » au Musée de la Photographie Charles Nègre.


Depuis sa création en 1934, le Studio Harcourt préserve et cultive les valeurs qui ont forgé son succès et sa réputation : l’exigence de l’excellence, le respect d’une esthétique et une élégance à la française. Imaginé par Cosette Harcourt, femme d’exception à l’avant-gardisme audacieux, le Studio éponyme à sa fondatrice naît de sa collaboration avec Robert Ricci et les frères Lacroix, patrons de presse et hommes d’affaires aguerris. 

Souvent imité mais jamais égalé, le style Harcourt est devenu une référence iconographique qui s’impose comme une signature incontournable. Véritable institution aujourd’hui labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant », sa griffe poursuit sa quête d’intemporalité. Mémoire picturale des grandes figures artistiques, culturelles et politiques du XXème siècle, la légende s’impose comme une évidence, défiant le temps qui passe.

La force de la fondatrice est d’avoir rapidement défini un code exclusif. Utilisant les éclairages du cinéma, il développe rapidement une esthétique nouvelle. Grâce à quoi, chacun des tirages est repérable entre tous. Installé à partir de 1938 dans un luxueux hôtel particulier au 49, avenue d'Iéna à Paris, le studio Harcourt devient le lieu de passage des personnalités qui font le « Tout-Paris ». 

Le style Harcourt se caractérise généralement par un plan rapproché du sujet - plan taille cadré sur le buste ou gros plan sur le visage, ce qui implique un travail de retouches assez élaboré, sur le négatif comme sur l'épreuve, pour gommer les imperfections du portraitisé et affiner le grain de la peau - selon une esthétique extrêmement codée. Le modèle est pris sous son meilleur angle, souvent de trois-quarts et/ou en contre-plongée (le plan frontal est rare), éclairé par une lumière de projecteurs de cinéma généralement latérale (éclairage au tungstène qui favorise les effets de luminescence sur le visage et de moire sur le fond) ou en halo créant un fort effet de clair-obscur, en profondeur de champ faible, sur un fond de dégradé du gris au noir, avec l'attention portée sur les yeux, détournés ou élevés. 

  • Le studio eut longtemps pignon sur rue dans les galeries de l’hôtel Carlton à Cannes. Son directeur donna ainsi, en mai 1959, une photo pour illustrer le numéro un du bimensuel « Cannes Festival », qui allait devenir peu de temps après le magazine Paris Côte d’Azur.