Hammamet. Sur les traces du Club Med…

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Un séjour impromptu au club de vacances « Eldorador Mirage », m’a remémoré mes années GO au Club Méditerranée et m’a fait apprécié l’évolution de ce concept inventé par Gérard Blitz et développé par Gilbert Trigano.


Je ne savais pas lorsque je rencontrais Gérard Blitz à la piscine du Port Canto à Cannes en 1968, que je travaillerais au Club Méditerranée quelques années après. Mais je savais déjà, alors qu’on ne parlait déjà plus au Club que de Gilbert Trigano, qu’il en était à l’origine. Il avait repris en fait, une idée lancée en 1935 par un aristocrate russe émigré en France, Dimitri Philippoff. Ce dernier avait ouvert en Corse un Club de vacances où sont englobés le logement, la restauration et les loisirs. Après la guerre Gérard développe le concept idéaliste basé autour d’un « tout compris » qui rend les loisirs sportifs accessibles aux classes moyennes. Et c’est le succès. Toute une génération de jeunes actifs se rue sur ces Villages où elle peut, à petites prix et dans des conditions de confort spartiate, pratiquer des loisirs autrement inaccessibles comme le ski nautique, la voile et la plongée sous-marine. Et, last but not least, les soirées sont animés par des spectacles bon enfant où tout le monde participe et tout finit par des danses endiablées avant de devenir langoureuses…

Les années passent et la clientèle évolue. Elle veut plus de confort, qu’on s’occupe des enfants qu’elle a eut entre temps, qu’on lui propose des excursions culturelles. Ses revenus à la hausse l’y autorise.  Le Club Med se diversifie et offre des prestations de plus en plus luxueuses et chères. Nous sommes loin des Villages d’antan, des tentes Trigano, des paréos, des colliers bar, du tutoiement obligatoire qui est sensé gommer les barrières sociales, et des Gentils Organisateurs - popularisés par Les Bronzés - toujours disponibles … 

Après le départ de Serge Trigano, plus rien ne sera pareil. Le Club Med a perdu de son âme. C’est devenu autre chose, un voyagiste comme un autre. Depuis les années 2000, plus d'une cinquantaine de villages ont disparu ou changé de mains. Ainsi celui d’Hammamet où nous avons récemment eu l’occasion de séjourner, avec un peu de nostalgie sans doute. « The Mirage », clin d’œil appuyé à une clientèle internationale sans doute, s’appuie sur les infrastructures existantes. Beaucoup sont rénovées ou en passe de l’être. Des bungalows spacieux et confortables et des appartements quasi luxueux et plus proches des piscines ; aussi en développement une piscine couverte et un nouveau Spa. Sur plus de 25 hectares, le Club dispose de 5 restaurants. La plage de sable fin est exceptionnelle et relativement peu fréquentée. Elle a son propre restaurant bar. 

Le « tout compris » est bien sûr de rigueur. Ainsi l’on peut se restaurer dès le petit-déjeuner. Il a tout au long de la journée un espace resté ouvert pour un « en cas », et un bar pour se désaltérer avec ou sans alcool. Quant aux activités, dispensées par une équipe sympathique et dynamique dirigée par Olfa, elles sont nombreuses. On peut participer à des séances de fitness, d’aquagym, de water-polo, des rencontres de ping-pong, de beach-volley, de tennis. Au programme des spectacles, une soirée Blanche, une autre folklorique, des dégustations de produits locaux… Les enfants aussi ont leur mini-club qui fonctionne à plein régime en période de vacances, pour le plus grand plaisir des parents. CQDF !


- photos (c) PCA -