FD. Cahier Glatigny, 96 pages...

août 1961

Crédits:
textes par
Catégorie pour aider à vivre

Quelque lignes et pensées tirées d'un des nombreux cahiers d'écoliers remplis par Fernand Dartigues.

 

 
- Fernand Dartigues, Gourdon -


 Quel est le plus grand criminel du monde ? - Le temps !

Savoir ce qu’on l’on veut, c’est aussi savoir ce que l’on peut.

Selon les circonstance et le point de vue, l’homme est appel citoyen, camarade, contribuable, assuré (social), militaire ou consommateur. C’est ce dernier terme qui est lui de plus en plus employé car c’est la notion d’industrialisation et de commerce qui domine notre société.

Être sentimental, c’est donner aux sentiments beaucoup plus de place qu’ils n’en ont dans la réalité. Quand deux êtres se disent « je t’aime », il y en a presque toujours un pour qui cela signifie plus que pour l’autre.

Dans un monde où il fait tour à tour chaud, froid, sec, humide, il ne nous reste plus qu’à aimer tour à tour la chaleur, le froid, le sec, l’humidité…

Les échecs que nous essuyons sont comme les remèdes qui ont mauvais goût, il faut les avaler rapidement.

Ceux que tu vois rire ne sont pas toujours heureux, ceux que tu vois pleurer ne sont pas forcement les plus tristes.

Être nationaliste, c’est croire que si un grand savant est Français, ce sont les Français, tous les Français qui font preuve d’intelligence et que, si un boxeur devient Champion du monde, tous ses concitoyens donnent les meilleurs coups de poings…

Être objectif, c’est éviter de croire que nos raisons sont les seules bonnes, que nos idées sont les meilleures, que ceux qui ne pensent pas comme nous se trompent.

Le Tourisme est un monstre. Et moi qui me suis fait par hasard un de ses prosélytes, je recule avec horreur devant son développement imprévisible et des ses conséquences bouleversantes. 

Un philosophe n’est pas toujours un sage, c’est un homme qui aime écrire sur la sagesse.

Il n’y a rien qui fasse mieux la preuve de l’absurdité humaine que son comportement politique.

Je me consolerai de ne pas avoir atteint un rang élevé si je sens que je suis devenu meilleur.

C’est avec son propre cœur qu’il faut vivre le plus longtemps. Il importe de l’avoir content.

Un bourgeois, c’est quelqu’un à qui le superflu est devenu nécessaire.

L’habitude de la santé nous rend insouciant, presque idiot. Nous ne prenons conscience du mal et de la douleur que lorsqu’elles nous touchent.

La politique fait de l’homme une entité, la philosophie en fait un univers, la poésie en fait… au fait, qu’en fait la poésie ?

L’intelligence ne suffit pas à nous rendre heureux. Cependant, si l’intelligence se consacre à la sagesse, elle doit donner pour fruit le bonheur.

Tout au long de sa vie, on juge et classifie ses contemporains mais à, la fin, on se rend compte qu’il n’y a que deux grandes catégories : les vivants et les morts !