On reprend les mêmes ou presque et on explore un peu plus les motivations qui ont poussé des femmes mais surtout des hommes à entreprendre, dans l’incertitude la plus totale, ce voyage sans retour vers l’Eldorado que représentait l’Amérique. Et l’on suit ainsi le parcours de quelques-uns de ces expatriés à la recherche d’une vie meilleure pour eux et leur famille parfois restée au pays. 

« Tu y débarques un Italien, un Allemand, un Irlandais, un Juif, un Russe et il en sort un Américain… » Sauf que ce melting-pot ne se constitue pas en un jour et que pour les premières générations, la réalité est souvent douloureuse. Que faire en effet quand vous vous retrouvez coincé, à la merci d’une administration inhumaine ? Que faire quand tout un village a misé sur vous et n’a plus pour espoir que l’argent que vous pourrez lui envoyer ? Que faire quand la femme que vous aimez désespère de venir vous rejoindre ? Que faire quand, la seule personne qui vous tend la main est un avocat véreux et sans scrupules ? Que faire quand, pour vous laisser survivre, on vous oblige à tuer ? Que faire…?  

La pleine période de l’immigration européenne vers les aux États-Unis a atteint son apogée entre de 1892 à 1954. Inauguré en 1900, après un incendie qui a ravagé les anciens bâtiments, Ellis Island est un immense centre aujourd’hui transformé en musée qui va voir passer, jusqu’à sa fermeture, environ 12 millions de personnes. Parmi elles, l’actrice Pola Negri ou le producteur de cinéma Sam Goldwyn, venus de Pologne, l’écrivain tchèque George Voskovec, le gamin sicilien Salvatore Lucania, qui deviendra le chef suprême de la mafia sous le nom de Lucky Luciano, l’Irlandais William O'Dwyer, futur maire de New York... Comme les autres, ils ont traversé l'Atlantique pour fuir une existence misérable, persécutée ou incertaine en Europe, vers une nouvelle Terre promise qui ne les accueille pas toujours à bras ouverts.