Le harcèlement à l’école : triste réalité...
On aurait toujours minimisé cette problématique : à l’école, c’est la loi de la jungle. Constatation un rien dérangeante ; les enfants (nos enfants) sont souvent durs, parfois impitoyables les uns envers les autres. Les conséquences de leurs attitudes peuvent être destructrices pour la formation des plus faibles. L’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux donne aujourd’hui une nouvelle dimension à cette épidémie.
Lors de ses 4èmes Rencontres Prévention Santé organisées le 10 juin dernier, sous le haut patronage du Ministère des Solidarités et de la Santé, la Fondation d’entreprise Ramsay Santé a dévoilé les résultats des questions posées via le média JAM auprès d’une communauté de jeunes de 15 à 25 ans. Ceux-ci ont été interrogés sur leur expérience proche ou lointaine du harcèlement scolaire et sur l’impact de ce type de situation sur leur santé mentale :
- 70 % des 15-25 ont déjà vécu une situation de harcèlement scolaire de près ou de loin et 15 % ont déjà été victimes de harcèlement sur internet et les réseaux sociaux.
- Face à une situation de harcèlement, plus d'un jeune sur 2 choisit de s'adresser directement aux acteurs du conflit (36% s’adressent à la victime et 19% s’adressent à l’harceleur). En revanche, seuls 24% choisissent de s’adresser aux personnes compétentes pour intervenir dans le cadre scolaire (direction, professeurs...).
- Plus d’1 jeune sur 2 cite la violence psychologique et les séquelles comme des conséquences, non perceptibles, du harcèlement scolaire.
- 1 jeune sur 5 cite la passivité des adultes comme étant e pire dans le harcèlement scolaire.
Pour Sylvie Arzelier, secrétaire générale de la Fondation d’entreprise Ramsay Santé :
« D’après l’étude que nous avions déjà réalisée avec le média JAM en novembre dernier, le harcèlement apparaît comme la principale raison des pensées suicidaires chez les moins de 25 ans (à 54%). En tant que fondation d’entreprise engagée dans la prévention santé, il nous semble primordial de nous pencher sur la question pour, d’une part, comprendre l’impact du harcèlement scolaire sur la santé mentale des jeunes et, d’autre part, proposer des solutions de prévention adaptées à mettre en place. C’est pourquoi, nous avons réuni tout un groupe d’experts autour de cette thématique, à l’occasion de cette nouvelle édition de nos Rencontres Prévention Santé. »
La violence psychologique engendrée par une situation de harcèlement (rupture de lien social, manque de confiance, solitude, crises d’angoisses ou encore peur de retourner en salle de classe) est la conséquence la plus terrible pour 27% des jeunes questionnés. Des conséquences d’autant plus dramatiques qu’elles sont souvent imperceptibles pour l’entourage extérieur.
Par ailleurs, 25% des jeunes estiment que les séquelles laissées par une situation de harcèlement est la conséquence la plus terrible. Des séquelles qui peuvent perdurer plusieurs années après les faits. En effet, certains d’entre eux ont dû être pris en charge dans des centres spécialisés à la suite de ce type d’expérience.
20% des jeunes pensent que les adultes n’interviennent pas suffisamment en cas de harcèlement scolaire. Les témoignages recueillis expriment une frustration face à̀ l’inaction de ceux qu’ils estiment responsables : les directeurs d’établissements, les professeurs, les surveillants et parfois même les parents. Pour certains, les adultes n’ont pas les réactions adéquates et ne comprennent pas les situations de harcèlement. Un manque de confiance envers les personnes compétentes peut même naître chez les victimes. Par ailleurs, quelques témoignages pointent l’absence de prévention et de sensibilisation de la part des adultes, notamment dans les établissements scolaires.
- Françoise Dolto, où es-tu ?