Nice. À Cimiez, « Sosno squatte l’antique »…

Exposition de plus 70 œuvres sur le site de Cemenelum et dans le Musée d'Archéologie de Nice / Cimiez et ce, jusqu'au 23 janvier 2022.



- Plâtre de la Tête de l’athlète de Benevent, issue des fouilles d’Herculanum,
– 50 avant J.C. et Tête Carrée en bronze imaginée par Sacha Sosno, d’après ce plâtre, en 1981 -


Après quelques premiers jours d'ouverture durant lesquels cette exposition a rencontré un succès unanime, puis une longue période de fermeture sanitaire, retrouve son public. L’occasion de découvrir une grande partie du parcours de Sacha Sosno, peintre, photographe, sculpteur, auteur de la première sculpture monumentale habitée Tête Carrée (26 mètres) et théoricien de son propre cheminement artistique.

En 1967, à la suite de sa formation en filmographie à La Sorbonne, Sosno devient reporter de guerre et côtoie la mort au quotidien. Jusqu’où l’horreur de la réalité peut-elle être montrée ? Comment faire réagir les citoyens du monde sur la vérité sans les choquer ? A son retour en France, il répond à ce questionnement par son geste artistique emblématique, l’oblitération : Cacher pour mieux montrer. Cacher l’horreur, cacher la mort, cacher la une partie du visible pour mieux dévoiler la vérité. Avec les premières photographies partiellement masquées, il oblitère ainsi notre vision et nous pousse à voir autrement, à stimuler notre imaginaire, à devenir co-créateurs de ses œuvres. Sosno transpose ensuite son concept d’oblitération dans la sculpture et l'architecture à travers le prisme de l'Antiquité.

Pour Bertrand Roussel, Directeur des Musées d'Archéologie de Nice : « L’Antiquité est souvent considérée comme une période ancienne et poussiéreuse. Il paraît donc important de créer un dialogue entre cette époque et la modernité. Qui mieux qu’un artiste pour construire ces passerelles ? » Le Directeur du musée a choisi les œuvres présentées et leurs emplacements d'installation sur le site extérieur et à l'intérieur du musée avec Mascha Sosno, épouse de l'artiste disparu en 2013 : les grandes sculptures d'acier trouvent place parmi les vestiges. Poséidon, les Grands Torses et les Colonnes jouxtent les thermes antiques, tandis que d'autres Têtes carrées et Colonnes recadrent les perspectives, en leur prêtant leurs formes et en offrant de nouvelles visions du site antique de Cemenelum. A l'intérieur du musée, réparties entre les deux étages, d'autres sculptures, de plus petite taille, sont exposées à côté des chefs-d'œuvre antiques du musée et proposent ainsi un panorama unique et complet de l'œuvre de l’artiste.