Nice. Le business des repas à domicile… les nuisances aussi.
Depuis quelques années nous assistons à une forte augmentation de l’activité des livraisons de repas livrés à domicile par des coursiers en deux roues, souvent motorisés. Certains quartiers, certaines rues subissent des nuisances qui gâchent la vie du voisinage.
Cette habitude récente a pris de l’ampleur avec la crise sanitaire et la forte demande qui s’en est suivie notamment pour les repas à domicile. Des études récentes avancent que plus de 10 % de la population avait recours à ce système commercial. Si cette activité apporte un certain confort au consommateur et permet de générer de l’emploi notamment pour des étudiants (et les sans papiers aussi), elle n’est pas sans provoquer des nuisances importantes en raison de comportements de la part de certains « coursiers » : stationnements anarchiques, bruits, incivilités, pollution, non respect du code de la route, regroupements…
Ces nuisances sont constatées et dénoncées régulièrement par des riverains du centre-ville en particulier. Depuis le début de l’année la ville et sa police ont reçu plusieurs centaines de doléances. Elle y est d’autant plus sensible qu’à ces troubles de voisinage s’ajoutent parfois d’autres infractions telles que travail dissimulé, fraudes aux cotisations sociales, « Location » d’identité (phénomène qui consiste à « prêter » contre rémunération son identité au profit le plus souvent de mineur ou d’étranger en situation irrégulière), parfois même livraison de stupéfiants, mode opératoire qui a même conduit à une nouvelle appellation d’une célèbre plateforme Uber-Eat en « Uber Shit »...
Jusqu’à présent les actions de répression contre ces comportements se faisaient de façon, certes régulière, mais isolée chaque service organisant ses propres opérations. La possibilité de contrôle était aussi limitée car il faut pouvoir constater une infraction au moment opportun et dans le secteur concerné. La police municipale a pourtant menées 12 opérations spécifiques depuis le début de l’année. Le bilan est conséquent : 90 infractions au stationnement, 42 infractions à la circulation, 5 immobilisations de véhicule, 12 enlèvements fourrière, 30 véhicules évacués, 17 infractions pour exercice d’une activité de transporteur public routier de marchandises sans inscription au registre. Ainsi, les 28 octobre et 2 novembre : sur 32 coursiers contrôlés 15 étaient en infraction...
Les agents ont également rencontrés des difficultés pour exercer ces contrôles faute d’une base légale permettant d’intervenir plus rapidement et efficacement. C’est pourquoi le maire a souhaité prendre un arrêté qui réglemente cette activité sur le domaine public, principalement dans le périmètre du centre-ville. Il sera notamment interdit aux livreurs coursiers le stationnement de 11h30 à 21h30 en dehors du temps nécessaire à la livraison ou à la prise en charge de la commande.
L’opération du 15 décembre au soir a comptabilisé : 12 défauts de licences de livreur coursier, 3 usurpations d’identité, 3 infractions pour travail dissimulé. Elle sera renouvelée autant que nécessaire. Le maire insiste sur la nécessité de légiférer, y compris à l’échelle européenne, pou que les autorités puisse exercer un contrôle exigeant envers les plateformes qui, pour certaines, mettent en place des conditions sociales précaires et exploitent, sans état d’âme, une catégorie de personnes souvent fragilisée.