Édito. L’Éducation nationale malmenée par l’intégrisme islamique...

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Catégorie Les paradoxales

Un an après la décapitation de Samuel Paty, un triste constat, celui du renoncement collectif face au danger. Analyse de Philippe Buerch.


- collège Conflans © Silanoc -

« Seulement quelques heures après un hommage à Samuel Paty, martyr de la République, d’autres enseignants sont menacés du même destin morbide. L’assassinat effroyable de cet enseignant qui a connu le pire, parce que persuadé que la laïcité était encore une valeur possible dans notre société, témoigne non seulement de la barbarie de l’hydre islamiste mais aussi de la défaillance de la nation française en matière juridique, administrative et philosophique.

La France ne sait plus protéger les siens car elle a renoncé non seulement à défendre ses valeurs cardinales, mais aussi parce qu’elle s’est corsetée dans une armure de procédures l’empêchant de lutter contre l’obscurantisme. Désormais, la classe n’est plus un sanctuaire dédié au savoir, elle est devenue un lieu d’affrontement idéologique, dans lequel règne une soumission complice aux idéologies du pire, de peur de stigmatiser les communautés.

Petit à petit, s’est instillé l’idée que le professeur n’était plus un passeur de connaissances mais la passerelle entre tous les séparatismes. Par cette nouvelle mission, nous avons fait de nos enseignants les otages d’une société en mal de repères, jusqu’à en faire des cibles, faisant ainsi de l’Éducation Nationale un lieu de déshérence philosophique.

Toute approche du libre arbitre, tout éveil allant à l’encontre des théories communautaristes devient l’objet d’une sédition au sein même du corps enseignant, de sa hiérarchie, des autorités et clive la société. Ainsi, nous sabordons l’éducation de nos enfants que nous amputons d’une partie des connaissances nécessaires, et dynamitons de l’intérieur notre pays en renonçant à nos principes fondamentaux. Samuel Paty est mort pour avoir enseigné dans une République assiégée par le fruit de ses manquements, la peur de l’amalgame s’est transformée en omerta, puis en drame.

Notre pays a fait germer l’intégrisme en pensant répondre avec bienveillance au multiculturalisme, faisant céder une à une les barrières de la laïcité, jusqu’à ce que celle-ci devienne une chimère culpabilisante puis morbide. Cette tragédie contemporaine s’inscrit dans une défection de notre système judiciaire oubliant, que pour ne pas transgresser les frontières idéologiques d’une nation, nos lois doivent veiller à définir et à faire respecter le cadre de la République.

Cet état de faiblesse du rempart de toute civilisation, est renforcé par une société contemporaine s’étant elle-même nivelée par le bas, rendant le terreau républicain fertile à l’obscurantisme. La France s’est déconstruite rendant alors possible l’avènement de valeurs, et de philosophies sociétales qui ne sont pas les siennes, et qui tentent mainteant de se substituer à notre modèle par la barbarie après avoir pernicieusement instillé les esprits. C’est un long procédé qui s’est installé à bas bruit et qui éclate aujourd’hui dans la barbarie. »