La « biophilie », une stratégie pour enrayer l'exode
des cadres parisiens vers la province...
Il y a moins d'un an, les cadres étaient déjà 84% (*) à déclarer vouloir quitter la capitale. Depuis l'expérience du confinement et le développement du télétravail, cette vague de départ est en passe de devenir un tsunami. Pour l'enrayer, certaines entreprises, en plus du télétravail, misent sur la biophilie.
- un mur végétal pour survivre dans un open-space…
Les partisans de ce nouveau concept croient en ses nouveaux bénéfices qui dépassent largement le seul objectif du bien-être des salariés. « Le végétal en entreprise fait son chemin. A l'origine, c'était une simple décoration. Puis est venue la thématique du bien-être au travail. Aujourd'hui, l'enjeu va bien au-delà. Planter du végétal est devenue une solution pour mieux enraciner les talents. » explique Cyrille Schwartz, un des fervents défenseurs de la biophilie en France. Anciennement président de la Semaine du Goût®, épicurien, amoureux de la terre et des cinq sens, Cyrille Schwartz prêche depuis des années la parole biophilique en entreprise. Il donne des conférences sur ce thème, organise des événements, et développe aussi deux startups dans ce secteur : Corporate Garden (jardins d'entreprises) et Aura-urbaine (aquaponie en entreprise). Depuis le début de la crise, il murmure à l'oreille attentive des DRH son crédo : des salariés plus connectés à la nature, ce sont des salariés plus heureux, plus productifs. Mais surtout des talents plus fidèles face à la tentation de l'exode en province. Un discours qui a su convertir aussi bien des grandes entreprises comme LVMH, l'Oréal, Nuxe, Aéroport de Paris, Société Générale... que des agences et des startups.
L’actualité imposée par le Covis-19 est peut-être le bon moment pour passer la vitesse supérieure et envisager de remettre en cause les open-space. Il serait temps de les structurer différemment et d’insister sur la végétalisation de ces espaces de travail. Cela contribuait certainement à leur donner un peu plus… d’âme.
D’ailleurs, les choses bougent. Dans une enquête menée par la Chaire Immobilier et Développement Durable de l’ESSEC, 83 % (***) des étudiants sondés accordent de l’importance à la présence du végétal dans leurs bureaux et 60 % à la présence d’espaces verts individuels à entretenir.
La semaine de la qualité de vie au travail se déroule du 15 au 19 juin : la biophilie y a toute sa place !
Références :
(*) Enquête de Cadremploi (2019) sur le désir d'exode des cadres parisiens en province https://www.cadremploi.fr/
(**) Dépêche AFP du 1er juin 2020 : « Plantes, bois, air, extérieur : la nature frappe à la porte des bureaux » : https://www.challenges.fr/
(***) Enquête ESSEC (2016) sur le bureau de demain http://chaire-immobilier-