Le Jardin botanique de Montréal à l’heure chinoise…

Catégorie Les Arts au soleil

Pour les non-initiés, il est bon d’indiquer que si Bonsaï est un mot japonais, l'art d'élever ces arbres est originaire de Chine, où il est appelé Penjing… C’est le mot japonais est le plus usité chez nous alors qu’il existe une singulière différence entre les deux. Le bonsaï est un arbre solitaire ou une petite forêt en pot tandis que le Penjing évoque plutôt un paysage...




Un remarquable livre d'art, paru l’année dernière, met en lumière les collections de bonsaïs et de penjings du Jardin botanique de Montréal qui comptent parmi les plus prestigieuses hors Asie. Reflets miniaturisés de leur environnement naturel, ces créations traduisent la vision du monde de maîtres de bonsaï et de penjing issue de différents courants philosophiques. Chacune de ces œuvres témoigne d’un profond respect des critères esthétiques des grandes traditions asiatiques tout en intégrant, à l’occasion, une vision artistique nord-américaine.

Aux témoignages d’experts et d’artistes québécois s’ajoutent ceux recueillis par l’auteure, Danielle Ouellet, lors d’un voyage en Asie, auprès de maîtres renommés du bonsaï et du penjing. Dans son récit, elle dresse ainsi un portrait historique de cette forme d’art, tout en étoffant la reconnaissance des repères esthétiques, véritables clés d’interprétation de ces envoûtantes sculptures vivantes. On y apprend notamment la formidable odyssée des penjings et des bonsaïs du Jardin botanique et le rôle joué par son directeur  de 1980 à 1994, Pierre Bourque.

Éric Auger, responsable des collections constate : « De plus en plus de personnes expérimentent l’art du bonsaï avec des espèces nord-américaines. Au Jardin botanique, nous entretenons, développons et raffinons les arbres de notre collection nord-américaine afin de montrer au public ce qu’il advient d’un arbre indigène lorsqu’on y applique les techniques traditionnelles du bonsaï ». Et effectivement, de nombreuses espèces se prêtent à l’exercice : érable, thuya, mélèze, genévrier...

« Contempler son bonsaï et en prendre soin permettent de retrouver son calme après une longue journée de travail » recommande Tomio Yamada. Tourner les livres de cet ouvrage référence nous rapproche certainement de cet objectif.



- Disponible en librairie ou à la boutique du Jardin Botanique de Montréal ;
276 pages illustrées par Roger Aziz, sous la direction artistique de Martine Maksud - 50 €.