Marcel Gromaire : L’élégance de la force...

Catégorie Les Arts au soleil

La Piscine - musée d’art et d’industrie André Diligent de Roubaix, présente du 14 mars au 31 mai une importante exposition monographique consacrée à Marcel Gromaire (1892-1971).




Inédite par son ampleur et sa richesse, l’exposition présente d’emblée les racines et les sources de l’artiste, son attachement à son village natal de Noyelles-sur-Sambre, dans le Nord. Elle s’attache aussi à la marque du traumatisme de la Grande Guerre et exprime la dimension primitiviste d’un message artistique très singulier, ses connexions avec l’art nègre ou avec l’art roman et gothique. Entre la rigueur de la grille cubiste qui hanta cette génération sur la scène artistique française et l’expressionnisme flamand qui trahit l’origine septentrionale de l’artiste, des premières recherches aux œuvres des dernières années, l’exposition souligne la définition progressive d’une manière personnelle unique et étonnamment reconnaissable, marquée par une géométrisation vigoureuse des volumes, un cerne graphique très présent et une palette simplifiée.

Interrogeant tout à la fois l’œuvre graphique et pictural, mais aussi les écrits théoriques qui traduisent la pensée plastique, esthétique et éthique de Marcel Gromaire, l’exposition et le catalogue qui l’accompagne envisagent l’intégralité du parcours de l’artiste et mettent en avant la diversité des thématiques et des techniques abordées.

Avec plus de 150 prêts consentis par des institutions publiques et des collections privées, sont évoqués les apports de Marcel Gromaire à la peinture de son temps, mais aussi au livre illustré, à l’estampe contemporaine, au renouveau de la tapisserie et du décor monumental. Les chefs-d’œuvre incontournables tels que La Guerre ou Place blanche seront ainsi confrontés à des œuvres inédites ou plus confidentielles. Personnalité très engagée dans une période de profonds bouleversements et de terribles dangers, Gromaire apparait comme un humaniste fidèle à ses valeurs qui placent le peuple au cœur de son inspiration. Les grandes toiles de la donation Girardin, exceptionnellement prêtées par le Musée d’art moderne de la Ville de Paris, constituent une éblouissante redécouverte d’un artiste mal connu.

Cette exposition est également l’occasion pour La Piscine de présenter l’importante donation de gravures concédée au musée par la belle-fille de l’artiste en 2017 et de consacrer une exposition- dossier à L’Abolition de l’esclavage, toile monumentale présentée dans le hall d’entrée du musée et qui célèbre tout à la fois les décisions républicaines de l’An II et celles de 1848, autour de la figure exemplaire de Victor Schœlcher et du symbole démocratique de Marianne, dans l’idéal bâti aux combats de la Résistance.

Organisée en partenariat avec le musée Eugène Boudin d’Honfleur et le musée Paul Valéry de Sète qui ont présenté cette exposition du 7 septembre au 25 novembre 2019 et du 14 décembre au 23 février 2020, cette rétrospective bénéficie de la participation exceptionnelle du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, du soutien fondamental de la galerie de la Présidence et de la famille de l’artiste. Pour cette étape roubaisienne, l’exposition a reçu le soutien de la Région Hauts-de-France et un mécénat exceptionnel du CIC Nord Ouest, fidèle partenaire du musée La Piscine. La scénographie est réalisée grâce au généreux concours des peintures Couleurs de Tollens.