Éditorial. Le Séparatisme islamiste….
Philippe Buerch, un soutien azuréen de la première heure d’Emmanuel Macron se félicite que sur ce dossier sociètal « les choses sont enfin dites ! »
« Chacun attendait le discours d’Emmanuel Macron, se demandant si la République se draperait une fois de plus dans ses tabous. Le verbe a été clair, le ton assumé. Le doute a été effacé au bénéfice d’une avancée notable, face à une fracture et à un basculement de la société. Le discours était équilibré, soustrait de l’excès mais le mal a été nommé.
Nous devons être intraitables en matière de Justice et de Sécurité dans notre État. Bien sûr nous devons nous préserver des amalgames et des tentations simplistes qui contribuent trop souvent à dévoyer la réalité du sujet. La France subit un séisme et un traumatisme sans précédent face à une crise sanitaire ébranlant ses certitudes. La fragilité de son système de santé, dont on pensait tous qu'il nous préserverait des conséquences d’une telle pandémie et l’effondrement de l’économie qui en a découlé ont suffi à balayer des décennies de croissance. Et désormais, notre pays voit progresser, insidieusement, le spectre de la mort, avançant masqué dans ses rues.
Ces peurs et ces incompréhensions, aussi légitimes que réelles, conduisent à désigner des coupables, confondre les sujets et ainsi altérer la vérité. En s’engageant avec force et conviction à lutter contre le séparatisme islamiste, partout où il se niche pour gangrener la société, le Président de la République ne lutte pas contre la communauté musulmane : il replace l’Islam au cœur des valeurs de la République, là où les intégristes nourrissent le dessin d’une République islamisée.
Précises, réalistes et ciblées, les mesures souhaitées viennent répondre aux inquiétudes d’une Nation qui se demande si elle peut encore faire corps commun. La France démunie, désorientée, prostrée dans une spirale pandémique incontrôlable et incontrôlée, a, comme toujours, par réflexe simple et logique, trouvé dans le bouillonnement de l’actualité et des faits divers, un sas de décompression. Aussi, le débat sur le ‘séparatisme’ fut lancé avec une frénésie incantatoire, dans un brouillard d’invectives, comme si la menace ne pouvait que provenir d’un ‘corps étranger‘. C’était oublié que pour être utile, ce n’est pas contre une poignée d’individus qu’il faut lutter, mais contre l’ensemble d’un système qui fabrique ces individus.
Gardons-nous bien d’opérer un glissement sémantique conduisant à justifier un basculement idéologique et à penser que la France vivrait un traumatisme d’une société en pleine mutation communautaire, devenue subitement ennemie de notre Nation. Ce traumatisme n’est pas seulement structurel, ni conjoncturel ; ses racines sont celles de la discorde et le mal semble plus profond qu’il n’y parait.
Si le Chef de l’État a clairement identifié le séparatisme islamiste, nous n’avons pas suffisamment mesuré l’immensité de la fracture sociale et culturelle française. Cette fracture est le terreau naturel et fertile de toutes les dérives possibles. La pandémie a été l’élément révélateur de la défaillance de notre société, de la détresse des classes sociales les plus précaires. Les inégalités se sont renforcées, notamment dans les zones extra-urbaines et dans les territoires éloignés. Le pouvoir est apparu trop centralisé et le communautarisme ne ferait que renforcer une ségrégation sociale déjà existante dans notre pays.
C’est en s’efforçant de réduire les inégalités que nous empêcherons l’évolution des radicalismes dans ses formes les plus diverses. Le séparatisme n’est pas que celui de l’islam radical et salafiste. Il est aussi l’expression d’une fracture sociale et économique. Il parait difficile, voire impossible de conduire une réflexion républicaine, humaine et d’autorité sur le séparatisme islamiste si l’on ne cherche pas à lutter contre la ségrégation sociale entre les plus démunis et les plus citoyens les plus aisés. Nous devons être lucides et le Gouvernement doit s’employer à bâtir une communauté de destins, en appréhendant l’ensemble des maux de notre société. »
Me Philippe Buerch