Journalisme d’investigation et pouvoir.
L’édito de Paul Barelli, président du Club de la Presse 06 Méditerranée, publié dans le n°103 du magazine Intermed :
Chaque lecteur peut juger les dérives de personnalités politiques dont la carrière se désintègre suite aux révélations de Médiapart. L’affaire de Rugy qualifiée de« lynchage» par les détracteurs de ce site repose la question des limites du journalisme d'investigation et des méthodes de Médiapart.
Ce
site et Le Point avaient diffusé des enregistrements clandestins
réalisés en 2009-2010 par le majordome de Liliane Bettencourt.
Un ancien directeur du Monde m'avait confié: « Le
journaliste, en réalisant des enregistrements
pirates, est susceptible d'être considéré comme
un auxiliaire de justice! »
Seulement, la cour
d’appel
de Bordeaux a donné raison à Médiapart. Le 21 septembre2017, le majordome qui avait réalisé les enregistrements, tout comme Médiapart et Le Point qui les avaient médiatisés, ont été relaxés définitivement.
Si
Le Canard enchaîné, Médiapart - en dépit de son traitement«
bulldozer» des affaires -, n'existaient pas, la presse perdrait son
rôle de contre-pouvoir. Fort heureusement, il existe encore
de nombreux journalistes qui mènent, sur des chemins moins
fréquentés, des investigations fouillées.
Tel est
le cas de Max Clanet, journaliste spécialisé dans les affaires
relevant du secret-défense qui a réalisé une remarquable
contre-enquête sur la catastrophe de la Caravelle Ajaccio Nice
qui avait fait 95 victimes le 11 Septembre 1968 au large du cap
d Antibes. Le juge d'instruction Alain Chemama, qui
estime solide la thèse d'un tir de missile accidentel, a pris
en compte certains éléments recueillis par notre confrère.
Paul Barelli