Ni chagrin, ni douleur…
Poème extrait d'un projet de recueil de poésies sur Paris -1960.
Tristes sont les
trottoirs que sans cesse je foule
J’avais l’espoir jadis
d’une félicité
Mais je me suis perdu dans l’immense
cité
Qu’importe un malheureux de plus à cette foule ?
Autrefois je rêvais,
je faisais des paris
Je croyais au succès que donnent les
poèmes
Je croyais à la voix qui me disait je t’aime
Je
chantais la grandeur, la beauté de Paris !
Je faisais du
bonheur avec un café-crème
J’offrais à tout venant un cœur
épanoui
Et le moindre pavé de l’île Saint Louis
Me
semblait un trésor… je ne suis plus le même !
Pourtant je veux
lutter, pourtant tout n’est pas dit
Je ne suis pas de ceux que
la crainte terrasse
Je ne mendierai pas messieurs, à vos
terrasses
Je suis triste, c’est vrai, mais pas anéanti !
Une femme, un amour,
un échec, une perte
Peuvent affliger l’âme et faire croire à
un deuil
Mais le force revient sur l’aile de l’orgueil
Et
nous pousse bientôt vers d’autres découvertes :
Je sens
déjà l’espoir revenir en mon cœur
Je vois autour de moi des
visages sourire
Je ne suis déjà plus celui qui se déchire
Et
lentement en moi la tristesse se meurt
Cette foule a du
bon, elle est comme le fleuve
Qui roule la victime et porte le
nageur
Paris, je ne veux plus ni chagrin, ni douleur
Et de
ma guérison je vais faire la preuve !