Paris. Exposition Chuang Che

« Suspendre l’Éphémère »...

Catégorie Les Arts au soleil

Depuis plusieurs années, la galeriste parisienne Sabine Vazieux met en lumière le travail d’une génération de peintres asiatiques appartenant au mouvement de l’art abstrait d’après-guerre. Du 16 mai au 26 juin 2019, elle consacre dans son espace d’exposition de la rue du Louvre, un nouvel accrochage à l’artiste chinois Chuang Che. Proche de Zao Wou-Ki et de Chu Teh-Chun, Chuang Che est considéré comme l’un des plus importants peintres chinois de notre temps. Vernissage le 16 mai à partir de 17h en présence de l’artiste.



Chuang Che, The Great Rule, 1989, huile et acrylique sur toile -


L’exposition « Suspendre l’Éphémère » rend compte de l’énergie singulière de son travail à travers une vingtaine d’œuvres réalisées entre les années 60 à aujourd’hui. 
Né en 1934 à Pékin, Chuang Che sera confronté à l’art occidental et sera soucieux de renouvellement. Il rejoint en 1958 le groupe Wuyue (Fifth Moon), dont il deviendra l’un des acteurs principaux. En 1966, la Fondation Rockefeller lui permet de faire son premier voyage aux États-unis, lui offrant ainsi l’opportunité d’étudier plus précisément l’art occidental. 
L’année suivante, il est sélectionné pour exposer au Carnegie international de Pittsburgh aux côtés d’artistes tels que Zao Wou-Ki, Chu Teh-Chun et Richard Lin. Il visite l’Europe en 1968, passe six mois à Paris où il rencontre Zao Wou-Ki, avec lequel il a déjà entamé des échanges épistolaires relatifs à l’abstraction, depuis le passage de ce dernier en Asie en 1957. Il y retrouve aussi Chu Teh-Chun, puis se rend en Espagne où il fait la connaissance d’Antoni Tapiès.
En 1973, il s’installe définitivement aux États-Unis, dans le Michigan, où il est séduit par les terres grandioses et les variations de saisons. L’omniprésence et la beauté de cette nature suscitent chez lui des questionnements sur l’existence, qui rejoignent les préoccupations esthétiques et philosophiques des grands maîtres de la peinture de la dynastie des Song du nord. Ces nouveaux paysages marquent un tournant esthétique dans son travail ; dès lors, son trait se libère sur des formats plus grands qui s’enrichissent de nouvelles couleurs.
Chuang Che écrit sur « la troisième voie », concept artistique unique, qui aspire à fusionner l’esthétique asiatique à l’esthétique occidentale : « comme deux rivières qui se rencontrent pour aller se jeter dans la mer ». 
Dans ses paysages abstraits, il mêle couleur vive, turbulence des formes, effet de transparence et de matière. De cet improbable chaos surgit une harmonie parfaite, emprunte de joie et de mélancolie, dont émane une liberté sans limites.
Galerie Sabine Vazieux
5 bis rue du Louvre
75001 Paris