Transportez-moi,

par mer, par air, par la route aussi...

Crédits:
textes par

On demande aux citoyens lambda et aux constructeurs de véhicules motorisés de faire un effort pour consommer moins de carburants dans l’espoir de freiner les nuisances engendrées par leur usage. Et d’inventer dans la foulée une taxe carbone et une dette…


Il est difficile de nier les faits. Nous sommes de plus en plus nombreux sur cette terre, tous avides de mieux vivre, de voyager, de consommer des biens divers et variés sans que leur utilité soient évidentes, de plus de confort, de plus de loisirs… de vivre en santé plus longtemps aussi. Et c’est là justement que le bât blesse. En effet toutes ces activités ont des résultantes sur l’environnement. La plupart nous entraînent dans une spirale de pollutions plus ou moins évidentes… chacune venant se superposer à l’autre, au risque d’en démultiplier les effets.


Plusieurs associations écologistes ont récemment attiré l’attention du public sur ces grands consommateurs dont on n’avait jusqu’alors éviter soigneusement de parler, raison… économiques oblige que sont les industries du transport maritime, et du transport aérien. Et là, on en apprend (façon de parler) de bien bonnes, notamment que les énergies (fuel lourd et kérosène) qu’ils utilisent ne sont pas taxées, contrairement au transport terrestre qui lui l’est massivement… Aussi que, quantitativement, ils se placent hors concours.




Ainsi, la carte de position des navires (croisières et transport de marchandises) en mer, le 14 novembre 2018 à 10h30 GMT, sur une petite partie du globe, sud Europe et nord Afrique, est assez significative de cet état de fait. Pour info, la consommation moyenne d’un tanker est d’environ 300 tonnes/jour. La navigation de plaisance n’est pas non plus innocente lorsqu’on sait qu’un hors bord de 100 CV consomme entre 30 et 38 litres/heure tandis qu’un 400 CV en consommera jusqu’à 133 l/h… Que dire d’un yacht de 30 mètres qui rejoint Saint Tropez en partant de Monaco… sa facture carbone sera phénoménale.


Certaines autorités administratives, depuis peu alertées par des associations de protection, découvrent mais un peu tard (il leur est difficile de nier les résultats des prélèvements effectués) « qu’un paquebot de croisière géant émettrait autant qu’un million de voitures ». Voilà qui fait réfléchir, n’est-ce pas ? Quant à la consommation, elle est… proprement gigantesque mais pas propre du tout. Rejet de particules fines dans l’atmosphère, pratiques douteuses comme le dégazage sauvage… n’en jetez plus, la cour est pleine.


Si nous nous tournons vers le ciel, nous ne trouverons par mieux, si ce n’est pire. Prenons comme exemple la carte de position des avions en l’air, le 26 novembre 2018 à 15h15 GMT, sur l’Europe uniquement. Là encore, on est sidéré. Sachant que la consommation moyenne d’un avion type Airbus ou Boeing est entre 4 et 6 tonne/heure de carburéacteur, on atteint des chiffres démentiels. Rien pour l’instant ne laisse entrevoir de solutions miracles, même si l’on peut et doit rapidement prendre des mesures d’économies et changer certains normes et process.




On peut comprendre qu’il est en effet devenu quasiment impossible de changer nos modes de vie. Nous sommes enfermés, prisonniers de notre logique et de nos idéologies. La prospérité de nos sociétés en Chine comme en Europe, est basée sur la croissance de notre consommation. En bref, si tu ne consommes pas, tu es un mauvais citoyen, tu ne créais pas d’emplois… de quoi se sentir coresponsable de la misère du monde…


En attendant des solutions qui tardent à venir, on regarde les chiffres et on se félicite qu’il y ait de plus en plus d’avions dans le ciel et sur les tarmacs. Hier, on se réjouissait que l’aéroport de Nice Cote d’Azur accueillait 10 millions de passagers par an. Aujourd’hui, nous en sommes rendus à 14 millions et bien sûr, pour les responsables, ce n’est toujours pas suffisant. L’aéroport Paris-Charles de Gaulle en est lui à 65 millions de passagers par an, loin derrière Londres-Heathrow, 75 millions... Par ailleurs on nous annonce qu’en 2050, il faudra 50 % d’énergie supplémentaire pour assouvir nos besoins inextinguibles…


- Allô patron ? on est mal patron… on est très mal !