Hélène Oger : chacun de ses portraits raconte une histoire…

haute en couleurs.

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Très tôt, Hélène manie les crayons, dessine, colorie et entretient son imaginaire par la lecture. Contes et légendes, récits biblique meublent ses fantasmes et lui donnent envie de leurs donner forme. Programmée par sa famille pour être une littéraire et suivre des hautes études, tout bascule quand son copain d’école, Bruno, lui demande de le suivre en Thaïlande où son mentor, Georges Blanc, lui propose de prendre en main le restaurant de l’hôtel Oriental à Bangkok. Muni bientôt d’un BTS de cuisine, Hélène l’accompagne et ouvre là-bas la première école privée de restauration. Un beau challenge qui met entre parenthèse ses aspirations artistiques. Une aventure riche qui lui fait découvrir les couleurs et la culture de l’Asie. Un canevas pour l’œuvre à venir...


Elle a 24 ans quand sa sœur lui demande de faire le portrait au fusain de ses enfants. C’est le déclencheur. Hélène n’arrêtera plus de dessiner et de peindre, à l’exception notable des sept années nécessaires pour mettre sur les rails le restaurant cannetan de son mari, artiste étoilé de la gastronomie. Ayant fait l’impasse sur des études de Beaux Arts, elle apprend les techniques classiques sans cesser d’expérimenter, jouant avec les couleurs justes sorties du tube et les matériaux, papiers, tissus, poudre de marbre, feuilles d’or, pigments naturels… Pour arriver à ses fins, elle réinvente des techniques originales. Au Cannet, son professeur d’art, M. Herbuté l’encourage et lui fait prendre conscience que l'art ne devait pas être pour elle qu'un simple passe-temps.


On peut schématiquement parler de deux périodes. La première débute à la fin des années 80. C’est le temps de l’apprentissage, des essais, passage incontournable afin de trouver son style, d’affirmer sa personnalité. Période féconde qui verra Hélène explorer les sujets qu’elle affectionne et qui tournent autour de la mythologie, des légendes, des religions. Elle illustrera aussi les fables de La Fontaine et consacrera une série de toiles au cirque.



 - Hélène Oger - croquis de préparation - 


La deuxième période est celle de la maturité. Son couple s’est enrichi de deux enfants adoptés, François, rejoint bientôt par Joseph. Aujourd’hui, le premier se destine au cinéma d’animation, le second se verrait bien architecte. Cela prend beaucoup de temps à Hélène mais elle conserve précieusement un créneau d’environ quatre heures, tôt le matin, pour travailler dans son atelier. Elle se concentre désormais sur les portraits de femmes. Chacun d’eux raconte une histoire… intérieure. On comprend mieux son intérêt pour Marc Chagall le raconteur de la Bible, Pierre Bonnard le peintre de l’intimité, Maurice de Vlaminck le fauve. Son penchant pour le portait remonte d’ailleurs à une lointaine rétrospective londonienne de l’œuvre de Rembrandt. Les autoportraits de l’artiste l’avaient émue. Indéniablement sa maîtrise technique se précise et s’affine. L’utilisation de papiers (papiers japon, lettres, emballages…) et de tissus qu’elle récolte lors de ses nombreux voyages est désormais parfaitement aboutie. Il faut s'approcher assez près des tableaux pour découvrir la complexité du travail Elle avoue que si les exigences de la vie familiale et celles liées à l’exploitation de l’entreprise cannetane lui en laissaient le temps, elle se laisserait tenter par la sculpture et le travail du vitrail.


Si elle a déjà eu l’occasion d’exposer dans des galeries, Hélène se satisfait très bien des cimaises de la Bastide. On trouvera ainsi dans les petits salons de l’Ange Bar des toiles largement inspirées des ex-voto qu’on trouve dans les églises bretonnes comme dans celles du Mexique. Atypiques, elles furent peintes au tout début de la Bastide, dans le but d’en décorer les salles. Celles qui sont toujours aux murs des petits salons du Bar, sont... délectables. Chacune évoqie non sans humour, une histoire. Figuratives, modernes, interpellantes, ses œuvres plus récentes sont visibles au Bistrot des Anges et particulièrement bien mises en valeur au restaurant étoilé de la Villa Archange. Elles ont une cote, un prix. Pour une toile encadrée, la fourchette varie selon le format entre 1600 € et 7 000. On pourra acquérir un dessin encadré à partir de 180 €.



- l'atelier d’Hélène Oger - Le Cannet -


* la page FaceBook d’Hélène donne un aperçu de ses dernières productions (ici).