Menton. Cocteau, génial touche à tout…

Après quelques semaines de fermeture pour travaux, le Bastion ouvre ses portes dès le 21 décembre pour une nouvelle exposition sur Jean Cocteau.




Ce nouvel accrochage, intitulé « Cocteau design », nous propose de découvrir un des nombreux aspects de la création de l’artiste, celui d’un remarquable créateur de formes qui a su mettre son trait immédiatement reconnaissable au service de la décoration, de l’affiche et de la publicité mais également de la mode, des bijoux ou encore de la céramique.

Le Bastion est l’un des témoignages de ce goût pour la décoration. Le poète - car Cocteau est avant tout un poète qui utilise tous les moyens d’expression pour exprimer sa poésie -  imagine lui-même l’agencement de ce fortin construit au XVIIe siècle par les princes de Monaco. Il choisit les matériaux et réfléchit à la muséographie, aidé par sa fidèle amie, l’artiste Irène Lagut retirée à Menton, qui, en 1921, avait créé les décors de son spectacle, Les Mariés de la Tour Eiffel. Il en fait un lieu idéal et poétique pour pénétrer dans son univers.

Très célèbre en son temps, Cocteau fait de la publicité en prêtant son nom et son image à des grandes marques. Ainsi, on peut le voir poser dans Paris-Match ou Plaisir de France pour vanter la qualité d’une gamme de téléviseurs. Il s’essaie très tôt à la création publicitaire en réalisant des affiches, notamment pour des articles féminins ou pour Air France, en dessinant des étiquettes pour un grand vin, en inventant le logo d’un grand  salon de coiffure parisien…

Tout cela lui est souvent reproché de son vivant. Et pourtant il est en avance sur son temps. Comme il sait souvent l’être. Cocteau a plus souvent précédé la mode qu’il ne l’a suivie. Dès la fin des années 1910, il dessine des modèles pour des couturiers parisiens, réitère des années plus tard pour des grands magazines américains comme Harper’s Bazaar ou Vogue.




- Dessin de mode Harper’s Bazar © ADAGP, Comité Jean Cocteau, Paris 2019/2020 -



Après la guerre, il aborde de nouvelles techniques : l’art du verre avec la Fucina degli Angeli à Venise, la tapisserie avec Aubusson… Avec Marie-Madeleine Jolly et Philippe Madeline, un couple de céramistes installé à Villefranche-sur-Mer, Cocteau se lance à fond dans la céramique. Il se plaît à dire qu’il crée des objets qu’il aimerait trouver dans le sable, tel un archéologue. Vases, assiettes… sortent du four. Ici, il tente de retrouver le classicisme des Grecs et surtout des Étrusques qu’il admire particulièrement.

Au début des années 1960, il crée des bijoux, notamment pour François Hugo, l’arrière-petit-fils de Victor Hugo, et pour les Madeline-Jolly. Mais ces bijoux ne seront réalisés que des années après sa mort. Les personnages de sa mythologie - Orphée, sa lyre et son profil, le lézard -  deviennent parure en matériaux précieux.



 Le Bastion - Musée Jean Cocteau
du 21 décembre 2019 au 15 juin 2020
Quai Napoléon III
tel. 04 93 18 82 61