Cannes. Ces grands et chers disparus…

Crédits:
textes par

Le patrimoine immobilier a été bien entamé et le phénomène a commencé après la guerre pour atteindre son apogée dans les années 60/70.

Pas de Loi littoral ni d’Architecte des bâtiments de France, juste la loi du marché, la cupidité aussi et l’absence de vision culturelle de la part des promoteurs immobiliers. Les élus tout comme l’administration portnet un part de responsabilité.

La liste est longue et nous ne prétendons pas qu’elle soit exhaustive. Sur la couverture du magazine Paris Côte d’Azur du 15 octobre 1988, il est question de la disparition d’un des hôtels de La Croisette, le Gonnet de la Reine remplacé par un immeuble sans grand cachet mais qui donna lieu à un scandale dans lequel acheteurs, vendeurs et élus furent mêlés… Le Grand Hôtel et celui du Gray d’Albion passèrent eux aussi par ce reformage sans pour autant y gagner en charme… désolé.

On y voit aussi la démolition du Palais des Festivals, construit en catastrophe en 1947 mais qui remplit parfaitement son rôle jusqu’en 1983. A sa place, un hôtel y fut construit : le Noga Hilton. Son style architectural détonne avec celui des autres palaces de La Croisette comme le Martinez, le Carlton et le Majectic. Un nouveau Palais s’édifia près du vieux port de Cannes. Certes sa situation est exceptionnelle avec une vue sur le Suquet mais son aspect et des erreurs de conception lui valurent le titre peu envié de « bunker ». Mais le plus triste sur le plan du patrimoine communal mais pas que, c’est que le nouvel Palais entraîna la disparition du Casino municipal d’hiver. Ce dernier était un vestige des plus digne de la Belle Époque. Sa Salle des Ambassadeurs à l’immense verrière et son bijou de théâtre, auraient dû être protégés et classés.

D’autres villas construites par les résidents historiques anglais, belges et russes blancs, cédèrent peu à peu à la pression immobilière, remplacées par des bâtiments peu esthétiques mais très rentables. La Croisette jusqu’à la Pointe du Palm Beach furent touchés par ce mouvement. A l’extrême point, le Casino et sa terrasse du Masque de fer résiste encore mais des projets grandioses lui laissent peu de chance de subsister. Les quartiers de La Croix des Gardes et de la Californie payèrent au prix fort ces changements. Je pense notamment à l’hôtel Montfleury et au funiculaire…

Je vois, je vois, on ne refait pas l’histoire mais on peut au moins de temps en temps la visiter.