Festival de Cannes : une affaire de famille…

et de clan aussi.

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Le Palmarès est tombé et parle lui de cinéma. A l’insu de son plein gré (dans quelles proportions, on ne le saura jamais), il n’échappe pas malgré tout au « politiquement correct ». Chacun pourra à sa lecture le décoder à l’aune de la bien-pensance… désolé.


- "Une affaire de famille" de Hirokazu Kore-Eda © L. Venance / AFP photo -


Pas question pour la direction du Festival d’avouer que l’édition 2018 fut un Festival light, pas plus que pour ses hôtes cannois qui surfent sur les retombés médiatiques et économiques d’une des plus importantes manifestations au monde, bien loin derrière les Jeux Olympiques, éclipsée même par le mariage d’un prince et d’une présumée actrice de… cinéma.


De nombreuses entreprises l’ont constaté, moins de monde, moins de location de villas, d’appartements, de nuitées, moins de plages louées, de manifestations off, de services en tout genre. La plage du Martinez n’est plus depuis 2016 le lieu où se tenait le second festival, plus populaire celui-là, plus ouvert et qui faisait l’unanimité du public présent et des millions de personnes qui regardaient l’émission sur Canal+ du Grand Journal… On y rigolait mais pas que. Tout un chacun y voyait enfin des vedettes, accessibles et participait de près à la fête. On a vu beaucoup moins de yachts dans la baie de Cannes, entre les deux îles et à Théoule. Pas de bateaux non plus stationnés au large pour approvisionner les magnats en filles de petites vertu et en… héroïnes pas cinématographiques celles-là… désolé.


Au fil des années, le commun des mortels a pu constater qu’il était de plus en plus difficile de s’approcher d’une vedette ou même d’une starlette. Tout c’est compliqué avec les risques liés aux attentats islamiques. Les organisateurs le savent, le moindre incident sérieux risquerait de mettre pendant quelques années la manifestation entre parenthèses et les Américains seraient les premiers à la bouder. C’est pour cette raison que pour Monsieur et Madame (tout le monde) il est devenu quasi impossible de voir, ne serait que l’ombre d’une star, à l’exception peut-être de quelques mannequins de mode ou d’apprenties starlettes. Une invitation à une off party n’est plus une garantie d’en apercevoir. Les vedette entourées de garde du corps sont cantonnées dans le coin VIP, et le plus souvent ne font que passer pour honorer leur contrat… L’approche des Marches du Palais même muni d’une invitation est devenu un parcours du combattant, mis à part pour les happy few arrivés en voitures officielles aux vitres teintées XXL.


La gestion parisienne du secrétaire général, Thierry Frémaux qui a placé tout ses copains aux postes clefs, la présidence plus que discrète, voir anecdotique de Pierre Lescure, portent-elle une part de responsabilité sur cette édition, objectivement loin d’être une des meilleures ? Le Festival est-il pour autant en danger ? Sans doute pas, encore que «l’effet papillon » peut aller dans un sens comme dans un autre. Quant au public, il aime s’agglutiner, peu importe ce qu’il y a à voir ou pas. L’instinct grégaire a encore de beaux jours devant lui…


Le Festival reste un phare, une référence pour les cinéphiles. La richesse de son passé lui garantit un avenir... plein de paillettes et de faux-semblant. Nous sommes ne l’oublions pas, dans le domaine de la fiction. Le Festival, c’est avant tout du cinéma !