Le « numérique pour tous » ?
Chaque génération porte sa révolution. Il y a une petite cinquantaine d’années, les salariés de base étaient chaque mois payés en espèce. Puis, ils furent payés par chèque. Il leur fut donc indispensable d’ouvrir un compte en banque. Ce fut le début de la dématérialisation de l’argent. Nous en sommes aujourd’hui à la quasi impossibilité de fonctionner sans avoir accès à Internet. Les e-commerçants, les banques ne nous donnent guère le choix. Adieu proximité et pièces sonnantes et trébuchantes ! Bye-bye facteur qui vient déposer factures, cartes de Noël, annonces de mariage, invitations diverses et variées, bonjour e-monnaie et salut e-commerce !
L'actuel gouvernement s’est rendu à cette évidence. L’accès à « Internet pour tous » est sur les rails. Il a ainsi nommé d'Olivier Dusspot, député-maire d'Annonay et président de l’Association des petites villes de France, secrétaire d’État et en charge de la Fonction publique. Technicien expérimenté ce dernier a su mener une politique publique numérique avant-gardiste et exemplaire pour sa commune, démontrant que la ruralité est loin d’être en reste en matière de production de services publics numériques locaux.
Loin d’être un cas isolé, la recomposition de sphère politique nationale de 2017 a marqué l’arrivée au gouvernement d’un grand nombre d’élus de « Villes internet ». On retrouve le Premier ministre Edouard Philippe, ancien maire de Havre. On trouve aussi Sébastien Lecornu, secrétaire d'État auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire, ancien maire de Vernon, ou encore la ministre de la justice, Nicole Belloubet, ex-adjointe à la culture de Toulouse, et Marlène Schiappa, adjointe au Mans : deux Villes Internet de la première heure, labellisées en 2000 ! Une liste bien loin d’être limitative dans laquelle on va trouver d’anciens adjoints des villes de Nice, Toulon et Perpignan - Marine Brenier, Geneviève Levy et Romain Grau - qui ont rejoint le Parlement, après avoir contribué à faire atteindre les fameuses 5@ à chacune de leur collectivité.
Si au niveau local ces élus ont permis à leurs collectivités de saisir les opportunités de la transition numérique, Villes Internet espère que leur présence au sein de l’exécutif national ou de la sphère législative saura infléchir la politique du gouvernement et la cadre juridique de la société, notamment vis à vis des obligations légales à venir pour les collectivités.
Lors du dévoilement de sa feuille de route, le secrétaire d’État au numérique Mouhnir Mahjoubi, a analysé une fracture numérique qui ne se situait pas exclusivement au niveau des réseaux, mais aussi à celui de usages. Pour y remédier, il envisage de travailler avec les acteurs locaux, et le précisera lors de la Conférence Nationale des Territoires de Décembre. La démocratisation des usages du numérique doit être prise en charge au niveau local, au plus proche des citoyens. Dans l’optique de généraliser l’accès aux services numériques essentiels, le ministre a aussi indiqué vouloir développer les « Maisons de Services au Public » sur le territoire, une méthode déjà testée largement pour accompagner l'accès aux services publics ; car « nous avons un devoir d’inclusion numérique » a-t-il souligné.