Législatives à venir : Le non-cumul des mandats va faire des victimes…
Des élus risquent de rester sur le pavé… sous réserve que le nouveau président de la République respecte à la lettre la loi sur le non-cumul des mandats.
« Francetvinfo » a fait le point et a recensé 368 députés sortants qui devraient se représenter aux prochaines législatives. Soit au minimum, deux députés sur trois qui seront susceptibles de briguer un nouveau mandat. Mais cela entraînera pour beaucoup d’entre eux un choix cornélien. Il leur faudra choisir entre une aléatoire place sur les bancs de l’Assemblée nationale (car une dissolution bien que rare est toujours possible) et celui de ruban tricolore de maire ou d’adjoint, de vice-président ou président de Conseil départemental ou régional ou intercommunal…
On imagine les inquiétudes de ceux, véritables funambules de notre système, qui ont pris l’habitude d’empiler postes, fonctions, et indemnités car, quoiqu’ils en disent l’argent est plus souvent qu'à son tour, le nerf de la guerre. Preuve en est, les lamentations de Gérard Collomb, maire de Lyon, président de la métropole et sénateur qui se plaignait l’autre jour « d’être tombé à 4 000 € par mois »… Quant à Henri Guaino, avec 5100 € par mois, il ne peut dit-il, « pas mettre d’argent de côté »… Un rien indécent jugeront les nombreux smicards qui peinent à payer leurs factures, leurs impôts ou simplement à trouver un logement.
La Côte d’Azur est, façon de parler... exemplaire. Les maires de toutes les grandes et moyennes communes des Alpes-Maritimes cumulent : Nice, Cannes, Antibes, Menton, Cagnes sur mer, Mandelieu... Alors chacun élabore sa propre stratégie espérant en son for intérieur que, poussé par sa base, le nouveau président de la République optera, à minima, pour un délai de grâce…
Premier des neuf députés concernés, Christian Estrosi n’est déjà plus député, ni maire mais reste président de la Métropole et bien sûr de la région PACA. Seule ombre à ce tableau, sa place de 1er adjoint de Nice qui ne fait pas illusion. C’est bien lui qui reste aux commandes de la ville et qui dicte ses ordres. Pourra-t-il d’ailleurs conserver cette place d’adjoint après 2017 ? Rien n’est moins sûr.
Le problème reste entier pour Eric Ciotti président du conseil départemental, aussi pour Charles Ange Ginesy qui devrait pour rester député, abandonner sa mairie et son mandat de conseiller départemental. Rudy Salles devra lui accepter de devenir simple conseiller municipal ; Marie Bernier de laisser sa charge de conseillère départementale ; Jean Leonetti de démissionner de son poste de maire et de président de la CASA ; Bernard Brochand de sa présidence de Pays de Lérins ; Michèle Tabarot de sa mairie… On comprend que la plupart de ces fantassins de la République renâclent… Il y a le partage des pouvoirs, la concurrence que cela entraîne, la diminution des revenus, une plus grande incertitude, les habitudes prises… Seul Jean-Claude Guibal a déjà tranché, il préfère conserver sa mairie. Il est vrai que, pour faire bouillir la marmite, sa femme Colette Giudicelli, restera elle sénatrice…
Cette loi à condition qu’elle soit rigoureusement appliquée a calmé bien des velléités et à priori dégagé un peu d’espace pour de nouvelles têtes. Un tournant dans le lanterneau politique local et national, la fin des politiciens professionnels et carriéristes ? On peut toujours rêver...