Edito : Revendications quand tu nous tiens...
Il y avait déjà le droit à la santé, à l'éducation pour tous. Mais une partie de la population manifeste sa présence en multipliant les actes d'incivilité, de délinquance, dans une expression de plus en plus violente. Ne revendiquerait-elle pas un nouveau droit, le droit à la délinquance ?
On constate qu'elle se rebelle lorsque, prise sur le fait, elle s'oppose à toute forme d'autorité. Une réaction en chaîne se déclenche alors et un quartier entier s'embrase quand la police arrête un coupable. Pardon, il faut dire « présumé coupable », le droit des malfrats devant être scrupuleusement protégé, sous peine d'annulation de la procédure. Une question subsidiaire se pose : la victime doit-elle être considérée elle aussi comme « présumée » ? Sans doute car, les cas ne sont pas rares où celle-ci se retrouve inquiétée, accusée à son tour, voire condamnée à indemniser son agresseur...
L'apathie de la police, les atermoiements de la Justice, est manifeste. Nombre de lois sont obsolètes, d’autres inappliquées ou inapplicables tandis que les prétoires débordent et les prisons sont pleines. On dit alors que c'est un phénomène de société. Sous-entendu, qu'il faut en prendre son parti.
Tous les matins, l'actualité vient déverser son lot de violence ordinaire. Ici, une retraitée, lors d'un vol à l'arraché, est sauvagement frappée ; là, des policiers et des pompiers sont « caillassés ». Les pauvres, ils étaient venus pour éteindre quelques voitures qui brûlaient ! C'était trop pour les auteurs et leurs amis qui s'étonnent qu'il n'existe pas encore un droit à brûler les voitures de leurs voisins, à insulter la police, un vrai droit au désordre en somme !
Les tags prolifèrent, ils se répandent comme une traînée de poudre et n'épargnent plus aucun quartier. Simple expression du désarroi d'une certaine jeunesse qui ne souffre aucune contrainte, incivilité banale et pourquoi pas sympathique, ou signe d'un refus total de l'autorité, des règles d'une vie en société ?
La droite au pouvoir a montré ses limites. Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy lorsqu’ils étaient ministres de l'Intérieur, n'ont guère marqué de points. La gauche, prisonnière de sa générosité, de sa compréhension, s’est montré incapable d'endiguer le phénomène. Elle pourrait même l'avoir favorisé en se montrant tolérante jusqu'au laxisme, en dissimulant son échec par des tentatives répétées de minimisation. Elle aurait tout aussi bien pu proposer, allant au bout de son idéologie, un droit à la délinquance et au désordre.
Le synonyme de délinquance, le seul qui figure au dictionnaire, c'est « criminalité ».