Excès de vitesse et sécurité routière :
la porte ouverte à la tolérance 10 km/h…
La proposition de loi du sénateur de la Vienne Alain Fouché (Les Républicains) visant à ne plus sanctionner d'une amende les excès de vitesse inférieurs à 10 km/h (seulement un retrait de points), ne pouvait que faire des heureux. Quoique...
- gendarme couché deviendra grand...
Les agences de sondages Alouette et l’Ifop ont interrogé un échantillon de 1 000 Français pour recueillir leur avis. Celui-ci est sans appel : 71% des personnes interrogées étant favorables à ce que les excès de vitesse de moins de 10 km/h ne soient plus sanctionnés que par la perte d’un point sur le permis de conduire et qu’ils ne fassent plus l’objet d’une amende.
Certains considèrent n néanmoins que c'est une mesure très… démagogique qui ne résout rien le problème de fond : la sécurité routière. Elle peut même inciter des comportements contre-productifs en la matière… Car, par exemple, en zone urbaine, 60 km/h au lieu de 50 peut s’avérer mortel.
Pour Me Jehanne Collard, avocate spécialisée dans la défense des victimes, « Le discours négationniste du lobby de la vitesse est criminel . Après avoir réclamé en vain qu’on ne retire plus de points pour les petits excès de vitesse, l’association Trente millions d’automobiliste demande aujourd’hui, que ces infractions ne soient plus sanctionnées par des amendes. La proposition de loi déposée par Alain Fouché, va dans ce sens.
Cette
nouvelle proposition est aussi stupide et irresponsable que la
précédente, réagit Jehanne Collard. À quoi sert de nier la
réalité ? Petits ou gros, les excès de vitesse provoquent des
accidents et en augmentent la gravité. De plus, le moment est mal
choisi pour développer ce genre de discours négationniste. Depuis
un an, le nombre de morts et de blessés augmente sur les routes
parce que les conducteurs relâchent leur vigilance et oublient
la prudence.
J’observe que ce lobby de la vitesse ne
parle que d’argent. Les radars ne serviraient qu’à remplir les
poches de l’État. On ne dit jamais rien des milliers de vies
sauvées depuis l’installation des radars. Et même d’un strict
point de vue économique, la logique de cette association est folle.
Que pèsent 720 millions d’euros d’amende par rapport aux
20 milliards d’euros que coûtent chaque année à la France les
accidents de la route (soins, arrêts de travail, assurance, etc.) ?
J’ose
espérer qu’un sénateur de la République n’apportera jamais son
soutien à de telles âneries criminelles. Dois-je rappeler à M.
Fouché que dans son département de la Vienne, la liste des morts et
des blessés s’allonge depuis deux ans. Que M. le sénateur
consulte l’excellent rapport de sa préfecture : c’est dans
les seules zones où sont installés les radars que le nombre de
victimes a baissé de 90 % ! »
S'il est évident que des erreurs ont été faites, à l'insu du plein gré des autorités, quant au choix des lieux radardisés, comme de celui des zones à 30 km/h, objectivement, les radars (ou en d'autres mots, la peur du gendarme et de l'amende), sont des éléments qui contribuent à diminuer le nombre de morts et de blessés sur les routes et dans les rues de nos agglomérations. Qui ne s'est pas plaint de l'installation des gendarmes couchés, des ceintures rendues obligatoires même à l'arrière, du casque pour les motos ?
Il eut été plus simple pour les râleurs de tout bord et de tout véhicule de commencer à respecter le Code la route : on n'en serait pas rendu là… dézolé !