Volkswagen et Renault ;

mais pourquoi s'arrêter là...

Les modèles récents de véhicules confirment ce que tout conducteur attentif à la consommation de son véhicule savait déjà. Elle est loin des annonces et des promesses faites par les constructeurs. A moins de conduire tout le temps dans des condition peu réalistes, nos voitures non éléctrisées, quelle que soit la marque consomment beaucoup, beaucoup trop... et les rejets dans l'athmosphère ne sont pas anodins pour la santé...


Hier, c'était pour Volkswagen, aujourd'hui pour Renault, et demain qui tombera dans la nasse ? Si les associations de consommateurs s'en mêlent, si les États s'en inquiètent, si les juges font leur travail, tous devraient y passer... car tous présentent des chiffres obtenus dans des conditions qui ne correspondent en rien à la conduite du plus grand nombre...

France Nature Environnement n'y va pas par quatre chemins : La tricherie aux tests est généralisée ! « Nos ONG dénoncent depuis longtemps les failles du système d’homologation. En effet, un nombre élevé de véhicules en circulation en France émettent en réalité bien plus de CO2 et d'oxydes d'azote (NOx) qu’en conditions de tests. Il faut dire qu’en laboratoire, ces conditions sont de plus en plus éloignées de la réalité. » Ainsi Opel, Ford et Mercedes vont être prochainement auditionnés par la Commission Royal.

« Sur banc d’essai, la technique de dépollution de la marque est idéale mais dans des conditions de circulation réelles, elle est clairement moins efficace. En effet, ce système ne fonctionne que 25% du temps environ, lorsque la température extérieure est entre 17 et 35 degrés. Pourtant, la température moyenne en France est aux alentours de 12°C. De plus, 40 % des trajets quotidiens parcourus en voiture font moins de 2 km, le moteur est donc froid et ne réchauffe pas l’air ambiant qui est régulièrement en dessous de 17 degrés. Pour expliquer ce fonctionnement limité du système de dépollution de ses véhicules, Renault invoque le manque de fiabilité du moteur. Or ce mardi 19 janvier, la marque a proposé de corriger ce problème sur les véhicules Euro 6, ce qui implique que les moyens technologiques sont d'ores et déjà disponibles pour respecter les niveaux d'émissions fixés par les normes. Alors, pourquoi ne pas en avoir équipé les véhicules dès leur fabrication ? »

FNE et le Réseau Action Climat proposent trois mesures pour rendre plus fiables les tests d’homologation :

  • La mise en œuvre des tests en conditions réelles de conduite doit intervenir au plus tard en 2017 en Europe.
  • L’abandon des « marges de tolérance ». En octobre 2015, les États membres et la Commission européenne ont accordé des marges de tolérance aux constructeurs automobiles sur les émissions limites de pollutions. Cette mesure doit être annulée et les normes désormais respectées.
  • La mise en place d'un nouveau dispositif européen de surveillance. Celui-ci doit pouvoir superviser de manière indépendante le système d'homologation, effectuer des tests supplémentaires sur les véhicules présents sur le marché européen et sanctionner les agences de certifications ainsi que les constructeurs automobiles en cas de non-respect de la norme. Une mesure qui garantirait l'indépendance des tests mais permettrait également de dissuader ces abus.

La pollution de l’air est une question majeure de santé publique, or, chaque jour, la pollution de l’air tue prématurément 145 personnes en France et les véhicules diesel en sont en partie responsables. Face à cette question majeure de santé publique et afin d’agir contre les changements climatiques, la mise en œuvre de normes incontestables sur les émissions de polluants et de CO2 des voitures est un impératif urgent. Les tests d’homologations doivent évoluer rapidement et les normes affichées doivent être respectées.

CQFD !