Cannes : « des livres pour tous ! »

et la culture aussi…

À l'heure où l’informatique est omniprésente à l'école, au travail, à la maison, où les foyers comptent plusieurs ordinateurs, où les téléphones ne permettent plus seulement de téléphoner ni les montres de donner l'heure, où certains lisent des ouvrages d'auteurs sur leur tablette, on se demande quel est l'avenir des livres et où l'on se prend même à avoir quelques inquiétudes pour la littérature…




Qu'on se rassure, les Goncourt ont toujours autant de lecteurs, les bibliothèques font le plein, les médiathèques aussi. Certes on regrette beaucoup les petits libraires qui connaissaient par cœur leur sujet, qui nous conseillaient pour le meilleur plus souvent que pour le pire. À Cannes, il y avait jusque dans les années 70 (oui, je sais, ça fait plus de 40 ans). Au moins quatre libraires de confiance dont la Librairie Durand, rue d'Antibes près de la rue Teissière. La Fnac et consorts ont supplanté le petit commerce de l'art et de la culture de proximité. Mais que faire face à un phénomène de société. L'ultralibéralisme impose ses valeurs même dans des démocraties socialisantes…

L’initiative cannoise d'installer dans différents quartiers de la ville et à l’hôpital des Broussailles. des « boites à livres » accessibles à tous fait des parties des raisons de croire encore dans le papier. Il part aussi du constat que la plupart des lecteurs que nous sommes tous plus ou moins, nous ne relisons que très rarement deux fois les livres achetés. D'où l'idée de les faire tourner plutôt que de les laisser s’empoussiérer sur les tablettes de nos bibliothèques ou pire de les jeter dans la poubelles de récupération…

Ces boites, fabriquées par les services municipaux, seront remplies de livres mis à disposition des passants, le principe de fonctionnement reposant sur un échange ou le retour du livre dans la boite. Pas d'abonnement, c'est gratuit ! Cela n’est pas sans me rappeler d'une pratique constater dans les campings de l'ouest du Canada, ou, jusque dans le Yukon, ceux qui quittent le campement, ont la possibilité de laisser dans un lieu dédié, objets divers, vêtements, nourriture, livres qui profiteront aux suivants.. et ça marche !

Inauguré ce matin, ces boîtes à livres devraient vite se remplir. Le maire et d'autres élus présents se feront un devoir de donner l'exemple… le président de l'Association Les Passeurs de livres, Jean-Claude Junin aussi… Espérons que cette idée fasse son chemin et que d'autres institutions s'en emparent !