Cannes : Philippe Tabarot se positionne

sur l’urbanisation de la cité.

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En cherchant bien, il y a des points communs entre Philippe Tabarot et David Lisnard, candidats pour le poste de maire de Cannes, ne serait-ce que leur appartenance à l’UMP. Mais sur le projet pour la ville et sa gestion, il existe des différences... Pour Philippe Tabarot, le dossier « urbanisme » est chaud.


- Philippe Tabarot, Paul Simonet, Emmanuel Blanc et Henri Céran in situ...

Pour ce dernier, le complexe immobilier du Gallia sis à l’emplacement des tennis centenaires éponymes est le symbole d’une dérive immobilière. C’est là d’ailleurs que Philippe Tabarot avait convié les médias pour marquer sa différence. En effet, pour le député-maire sortant, Bernard Brochand, la présence des grues dans sa ville est réconfortante. Il se félicitait d’en avoir compté un jour une centaine. Certes, c’est un signe de prospérité pour les entreprises de construction et de promotion immobilières, néanmoins, il impacte des effets moins réjouissants. Ainsi Philippe Tabarot arguait que la ville y perdait de son âme, de son attractivité, avec des conséquences négatives pour le commerce et le tourisme. Moins de places de stationnements, davantage d’embouteillages, du béton en veux-tu en voilà, une architecture sans grande imagination, autant d’éléments susceptibles d’amoindrir la qualité de vie des résidents tout autant que le charme et le caractère authentique de la cité. 

Philippe Tabarot imaginait en lieu et place des tennis, un espace public se prolongeant pour donner naissance à une coulée... verte, plutôt que de construire sur ce site une soixantaine d’appartements qui, au vue de leur prix de vente, ne seront pas forcément accessibles aux « actifs »... En deux mandats, la ville aura permis, grâce à des modifications du PLU (ou dans certains cas, en omettant volontairement de le faire), la mise sur le marché de 6 000 nouveaux logements (beaucoup en résidences secondaires) et ce n’est pas fini. À ce rythme Cannes atteindra vite les 80 000 habitants...

De son côté, David Lisnard, le concurrent le plus direct de PT, laisse entendre qu’il n’ira pas plus loin dans la densification du centre ville. Que ne l’a-t-il pas fait plus tôt, pointe Philippe Tabarot, surtout lors de son second mandat comme premier adjoint omniprésent et omnipuissant ? Que n’a-t-il pas cherché à calmer l’ardeur de son mentor à ce sujet ? Que dire aussi du choix de prendre Gilles Cima, le sémillant adjoint de... l’urbanisme, pour en faire le troisième homme fort de sa liste dans l’espoir sans doute de compenser la mise à l’écart de son alter ego, Christophe Santelli-Estrany ?

Philippe Tabarot rappelle son intention, s’il est élu, d’aider les locaux qui souhaitent avoir accès à la propriété en leur proposant des prêts à taux zéro (sous conditions). Il est favorable à la réouverture du seul hôtel de l’île Saint Marguerite, l’Hostellerie du Masque de Fer, à condition que le projet soit à taille humaine et non un cinq étoiles : « Sainte Marguerite fait partie du patrimoine des Cannois et doit le rester ! » Regrets à propos de la transformation, quartier République, de l’espace libéré par Gaz de France, une réalisation peu en accord avec l’environnement. Chaque fois que ce sera possible, le candidat s’engage à sanctuariser les espaces libérés en les transformant en jardins publics et en récupérant des places de stationnement, un manque qu’il chiffre à plus de 700 places.

À La Bocca, à l’ouest de la ville, les nombreux hectares dont dispose la SNCF ont vocation à être cédés. Ils seront soumis à de terribles pressions immobilières. Pour PT, il sera indispensable de maintenir dans les 12 ou 15 hectares récupérables, une zone d’activité économique et non pas seulement d’y construire des logements. Logements qui densifieraient un peu plus cette partie de la ville, au risque de l’étouffer. « Il faudra trouver un juste équilibre et ne pas négliger les services au public ! »

- quartier du Gallia, sur les anciens terrains de tennis...

Insistant sur les problèmes de logements récurrents dans le département, surtout pour la classe moyenne et les jeunes, PT donnera une fois élu, les moyens nécessaire à l’Office des HLM de mener une politique exemplaire, tant sur la façon dont sont attribués les logements que celle dont ils sont entretenus. Le candidat terminait son rendez-vous avec la presse en évoquant le projet de réaménagement du Palm Beach de la Croisette, des projets officiels et non officiels qui s’y rattachent ainsi que des travaux indispensables qu’il conviendra d’effectuer d’urgence quai Laubeuf avant de se lancer dans de nouvelles... aventures. Philippe Tabarot finissait en martelant son slogan : « rendre Cannes aux Cannois ! »