Alpes-Maritimes : des chiffres de l’immobilier qui inquiètent,
de nombreuses agences mettent la clef sous la porte...
Les commentaires de Frédéric Pelou, le président de la FNAIM Côte d’Azur, ne laissent planer aucun doute sur une situation dégradée. L’immobilier n’est plus ce qu’il était ! Donnons-lui la parole (extraits) :
- Fréderic Pelou -
Dans une ambiance toujours morose, ce 1er trimestre accuse une baisse du volume des reventes d’environ 15 % par rapport au 1er trimestre de l’année précédente, lui-même déjà pénalisé par l’alourdissement de la taxation des plus values immobilières, entré en vigueur le 1er février 2012.
Quelques secteurs géographiques montrent toutefois un regain d’activité encourageant : Cagnes sur Mer, Saint Laurent du Var et Nice Nord essentiellement. Il s’agit surtout d’acquéreurs en résidence principale ayant différé leur projet l’année dernière, dans l’attente d’une baisse des prix qui n’est pas intervenue, et qui sont passés à l’acte.
Cannes mis à part, les pourcentages de négociation sont en baisse et les prix fléchissent très légèrement, bien qu’il soit encore trop tôt pour en conclure à une tendance durable. Ceci étant, les freins structurels à la baisse des prix de l’immobilier sont si importants dans les Alpes Maritimes que l’on ne pourrait s’attendre qu’à un ajustement extrêmement lent, voire très localisé sur certains produits (résidences secondaires de milieu de gamme), si même il avait lieu.
Cette « navigation à vue » cadre assez mal avec le caractère pérenne et le placement « en bon père de famille », qui restent les valeurs principalement associées à l’immobilier. Souvent considéré, à juste titre, comme l’ultime refuge lors des crises de confiance généralisées, il ne faudrait pas continuer, à coup de mesures gouvernementales, à le dépouiller de ses derniers attraits.
Quant aux agences immobilières, les fermetures ont crû de 25 % en janvier par rapport à janvier 2012, même si le phénomène s'est un peu calmé en mars. Au niveau national, si la tendance reste identique à celle de 2012 ou 3 000 agences - sur environ 30 000 en France - avaient disparu, on peut redouter une perte d’environ 10 000 emplois.
De plus, l’envolée des prix entre 1998 et 2011 a participé à l’ouverture de nombreuses nouvelles agences. Entre 2002 et 2007, leur nombre a augmenté de 25 %. Beaucoup pensaient alors qu'ils avaient trouvé un eldorado, mais la crise et le ralentissement des transactions ont eu raison de ces nouveaux venus. Face à un cru 2013 qui s'annonce mauvais, beaucoup d'agents ont également anticipé leur départ à la retraite.
De son côté, Jean-François Buet, président national de la FNAIM, commentait le projet de loi de Cécile Duflot qui devrait être présenté prochainement en Conseil des Ministres. Si les volets relatifs à la modernisation des professions immobilières et à la copropriété sont en mesure de rassurer les professionnels, il n’en va pas de même pour celui concernant les rapports locatifs.
Aujourd’hui, explique Jean-François Buet, 40 % des titulaires d’une carte professionnelle ne sont pas syndiqués. Ce qui fait qu’ils échappent à tout contrôle, hormis les sanctions pénales encourues en cas d'infraction grave. Avec la mise en place d'un conseil national, tous les professionnels seraient enfin soumis aux mêmes obligations notamment en matière de formation et de discipline. Cet organisme serait chargé de tenir le registre des cartes professionnelles et serait doté d'un pouvoir disciplinaire allant jusqu’à la radiation. L'idée est que les clients puissent s'assurer du sérieux des leurs interlocuteurs. Dans le même sens, nous allons proposer avant l'été au garde des Sceaux un ensemble de règles instituant un Code d'éthique et de déontologie qui s'imposerait à tous ».